Chose promise, chose due.
Il est temps de vous révéler la vérité sur Erasmus. Une année Erasmus est (sans doute) une année de cours et de travail (quoi d'autre, enfin ?), mais je pense finalement, qu'à côté de l'année qui la précède, consacrée à sa préparation, elle n'est que repos. Erasmus, c'est des papiers, beaucoup de papiers. A mon avis, on détruit une forêt par étudiant. J'ai entamé les démarches en février, et je n'en suis toujours pas sortie. Bref résumé.
- En février, après avoir fanfaronné pendant des semaines sur mon hypothétique départ, il a fallu passer aux choses sérieuses : choisir sa fac, remplir sa candidature en ligne, et déjà galérer : "Ils me demandent une date d'arrivée, comment je peux savoir quand j'arrive si je sais même pas si je pars ?". J'ai relu, validé, j'ai imprimé mon dossier, et j'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.
- En mars, j'ai réalisé qu'il fallait que je remplisse mon dossier, mais j'ai oublié de le faire ensuite.
- En avril, j'ai fini par remplir ce foutu dossier. En tout cas, j'ai essayé. Mais très vite est arrivée la page du choix des cours, et cette fois, je me suis demandée comment je pouvais choisir sans savoir dans quelle fac j'allais atterrir (la question me semble quand même assez pertinente). Sur les conseils de mon professeur-coordinateur (vous en entendrez sans doute parler, c'est un peu le Bob le bricoleur de mon Erasmus, il gère pas mal de choses, quand il répond aux mails en tout cas), j'ai d'ores et déjà pioché dans le programme de la fac de Séville. J'ai fait signer tout ça, je l'ai emmené au Service des Relations Internationales de Nanterre, où j'ai fait la queue 2h, étant obligée au passage de rater un cours ô combien passionnant (c'est au cas où le prof concerné tombe sur ce blog). Quand ça a enfin été à mon tour, on m'a fait répéter 4 fois en quinze minutes ma destination, ce qui donnait un dialogue du type (et sans exagèration) :
- Vous partez où ?
- A Séville
taptaptap ordinateur
-Vous partez où déjà ?
- A Séville
- Ah oui
taptaptap ordinateur
- Euh, où ça déjà ?
- Toujours à Séville
etc, vous avez compris le principe.
Après, le poisson rouge la secrétaire m'a dit que mon inscription était envoyée à Séville et que tout était bon, que je n'avais plus qu'à m'inscrire à Séville et que j'étais bien admise. J'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.
- En mai, j'ai commencé à comprendre que quelque chose clochait. J'avais bien essayé de m'inscrire à Séville mais ça ne fonctionnait pas, et Nanterre me demandait simplement d'attendre que Séville prenne contact avec moi. Seulement, je voyais des tas d'étudiants apprendre leur acceptation officielle, et j'attendais toujours. C'est à ce moment là, sur les coups de 2h du matin, de plus en plus inquiète, que je me suis fendue de mes premiers mails en espagnol (même si j'ai été très aidée pour le premier, je dois le reconnaître). La réponse est arrivée dès le lendemain (note, à Nanterre, le délai moyen de réponses est de 2 mois, c'est du vécu), et je vous la livre telle quelle :
"En cuanto a la contraseña, la enviamos entre el 10 y 12 abril a la siguiente dirección:" Ce qui signifie, en gros "nous avons envoyé le mot de passe entre le 10 et le 12 avril à l'adresse suivante" suivi de l'adresse mail de la fille qui m'avait inscrite à Nanterre (le poisson, tu suis ?). Arrivée au SRI en furie, je suis tombée sur celle-ci, ce qui tombait très bien, et qui m'a répondu (attention, c'est magique) : "Ah oui, j'ai reçu un mail et je l'ai pas compris alors bon". Bref. Ne nous énervons pas. J'ai récupéré le mot de passe, je me suis inscrite à Séville et j'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.
- En juin, j'ai finalement reçu un mail de Séville me disant que tout ça c'était bien beau mais qu'ils ne me prendraient que si je pouvais justifier de mon niveau de langue. Voilà. Clairement, je me suis dit que j'étais dans la merde. Je suis retournée au SRI de Nanterre, il m'a été dit, sur ce ton magnifique que n'ont que les employés de fac, "aaaaah baaaaaaaaaaaaah c'est paaaas nous çaaaa" (oui, je sais pas si vous avez remarqué, mais je trouve qu'ils insistent toujours beaucoup sur le "a"). Il s'est avéré qu'en effet, c'était à mon prof d'espagnol de remplir cette feuille, devenue un peu le graal de ma vie. Le temps de retrouver mon prof (les cours étaient finis, faut pas pousser, c'est tard juin), et de lui expliquer la chose. Il a agi en bon espagnol, il ne s'est pas pris la tête : "il te faut quoi comme niveau, B1 ? " "oui" "Ok, bah t'as le niveau B1 alors". J'ai envoyé ça à Séville, j'ai reçu un mail ayant pour objet "Bienvenida", me disant que j'étais attendue de pied ferme en terres espagnoles et j'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.
- En juillet, j'ai reçu des mails de Séville. Beaucoup de mails. Bien trop. Qui me disaient qu'il fallait que je change le choix de mes cours (cf paragraphe "avril"). Flute, moi qui voulais tant étudier la "archivistica"... Je rigole maintenant, mais en fait, ça a failli très mal se terminer quand ils m'ont dit que de toute façon, j'étais admise en fac de communication et que c'était comme ça et pas autrement. Petit problème : j'ai une licence d'histoire. J'ai envoyé des mails éplorés qui se sont retrouvés sans réponse pour la première fois, ça tombait mal. J'ai arreté de croire que tout était fait et que j'allais pouvoir partir.
- En août, j'ai compris que je n'avais pas de réponses parce que le SRI de Séville était fermé. Alors j'ai attendu qu'on soit en septembre.
- En septembre, j'ai enfin réussi à contacter le SRI de Séville, par téléphone, ce qui constituait la grande aventure de ma vie. Ils m'ont dit que je parlais très bien espagnol (bah, j'ai le niveau B1 qu'est ce que vous croyez), et ensuite, on est passé à l'anglais, et ils ont reconnu qu'ils avaient fait une petite boulette, et m'ont renvoyé en fac d'histoire. Ils m'ont dit qu'il n'y avait plus qu'à ce que je choisisse mes nouveaux cours en arrivant. Tout n'est pas fait, mais je crois que je vais vraiment pouvoir partir, ça y est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire