dimanche 29 septembre 2013

La oficina del turismo : El Metropol Parasol

Suite de la petite visite touristique de Séville avec un MNI (monument non identifié) : El Metropol Parasol. Enfin, un monument... une attraction aussi, un mirador. Bref, un truc qui se trouve à Séville et sur lequel, accessoirement, on peut monter pour avoir une jolie vue. Il s'agit d'une construction très récente, il a été inauguré en 2011 après six ans de travaux (dont au moins 2 de trop par rapport à ce qui avait prévu, mais bon, c'est normal ça). Le projet était loin d'emballer les sévillans, c'est peu de le dire. Paris avait eu le scandale pyramide du Louvre, Séville a eu le scandale Métropol Parasol. Et franchement, la première fois qu'on le voit, on comprend pourquoi : objectivement, c'est pas très beau. Je suis tombée dessus dès ma première visite de Séville, le jour de mon arrivée, et tout de suite, j'ai pensé "c'est quoi cet énorme champignon ???". J'étais finalement assez près de la vérité puisque El Metropol Parasol a très rapidement été baptisé par la population locale "las Setas", ce qui signifie "les champignons". D'autres y auront vu un énorme poisson. Ensuite, à force de passer et de repasser devant, l’œil s'habitue, et rapidement, s'interroge. J'ai donc eu envie d'en savoir plus, et pour cela, j'ai resorti tous mes guides sur Séville (j'ai fait le plein avant de partir !) et j'ai consulté mon ami Wikipédia, qui m'ont donc appris qu'il s'agissait en réalité d'une immense structure de bois, soutenue par 6 piliers, surmontés par 6 grands chapiteaux (les fameux champignons qui n'en sont donc effectivement pas). Le truc l'édifice atteint une longueur totale de 150 m, et surplombe la Plaza de la Encarnacion d'une hauteur de 28m. Il est possible d'atteindre le sommet pour profiter d'une promenade sur le belvédère, offrant une vue incroyable sur la ville, et tout cela, pour une très modique somme, et avec le soutien généreux d'un ascenseur. En sous sol se trouve l'Antiquarium de Séville, que je n'ai pour le coup pas encore visité, qui n'est autre que le musée archéologique (et donc que je ferais bien d'aller visiter). Juste au-dessus, au niveau de la rue, sous la structure, se trouve le marché couvert de la Encarnacion. 

Bref, tout ceci étant posé, Tugce et moi avons donc voulu monter découvrir la vue, dimanche dernier. Nous sommes parties sur les coups de 20h, uniquement parce que nos siestes respectives s'étaient un peu prolongées, et parce qu'on ne pouvait quand même pas mener cette visite sans être maquillées et coiffées, mais finalement, ce fut une bonne chose puisque cela nous a permis d'être en haut pour le coucher du soleil, et donc de découvrir la vue de jour, puis de nuit au moment de repartir. En effet, contrairement à la Giralda, d'où on peut également observer la ville, El Metropol Parasol ne ferme pas avant minuit, ce qui permet de découvrir Séville by night, que personnellement, je préfère largement à la Séville de jour, et qui pourtant vaut déjà son pesant de cacahuètes (vous applaudirez tous cette merveilleuse expression !). Après avoir fait le tour de la structure, on s'est posé au bar, toujours en hauteur, faisant office de restaurant. J'avais peur d'y payer mon verre une fortune, mais c'est oublier bien vite qu'on n'est pas à Paris et que le prix d'un verre dans un monument touristique reste bien moindre que celui d'un coca dans la rue la plus miteuse de Barbès.

Voilà donc pour El Metropol Parasol. Petite précision quand même : ce monument, en plus d'avoir donc un point de vue sympathique, fait office de point de RDV très pratique. J'ai donc dans mon télephone des dizaines de messages "on se retrouve au parasol" (pour les puristes), "on se retrouve au champignon" (pour les gens normaux, comme moi), "on se retrouve au poisson" (pour les gens bizarres) et "on se retrouve au bar" (car EN PLUS, il se trouve que le bar le moins cher de Séville (40cts la bière, venez quand vous voulez !) se trouve au pied de la chose) ! Voilà, maintenant, admirez.

Bon, là comme ça, on dirait que c'est moche bien sur


Là, c'est déjà mieux




 Séville, c'est beau


La Giralda à l'extrême-droite


 Coucher de soleil sur le quartier de Triana. La tour que vous voyez est la Torre Cajasol, premier gratte-ciel de Séville, toujours en travaux, devant à terme devenir la plus haute tour d'Andalousie (et ne soulevant pas spécialement les foules...)


 Les quartiers nord de Séville (le quartier de la Macarena notamment)




lundi 23 septembre 2013

Fac, ton univers impitoyable.

J'avais oublié un petit détail. Vraiment minime. Je suis pas à Séville pour les vacances. Parce que jusqu'à présent, clairement, ça en avait tout l'air. On en était à prévoir quelques jours à Madrid quand la réalité nous a rattrapés au galop : "El plazo para la realización de la "Automatrícula" online es desde el 19 de septiembre hasta el 7 de octubre blablablabla olé que tal sangria hasta la vista". Alors ça, en gros, ça voulait dire qu'il fallait qu'on aille s'inscrire. Oui, où ça me demanderez-vous ? Eh bien, à la fac !!! Merde alors. On a annulé Madrid, on a mis notre réveil jeudi matin, et on s'est pas révéillé. Alors, on l'a remis vendredi, et on est partis (c'est un "on" très général désignant les 2.000 Erasmus de Séville) au Centre International. Alors, le Centre International, comment vous dire ? Vous allez au bout du monde, après vous continuez encore un peu et c'est sur la droite, entre Jupiter et Saturne. Là bas, on a vu des gens qui sont gentils avec nous, et qu'on avait déjà vus à la grande réunion Erasmus, lundi dernier (réunion qui n'a servi à rien si ce n'est à nous montrer un très joli film sur Séville, et à nous permettre de nous rendre compte que dans les amphis espagnols, on parle en espagnol et que ça va beaucoup compliquer la chose).

 On est pas beau, tous, là ?

Donc bref, on a été s'inscrire. On a essayé en tout cas. En arrivant devant le bâtiment, j'ai retrouvé environ tous les gens que je connaissais dans cette ville (et je commence à en connaitre pas mal), on nous a distribué un numéro, comme chez le boucher, le 124 dans mon cas. Ca a son importance quand on sait qu'en entrant dans la salle, j'ai entendu appeler le 75. Youhou ! Pour s'occuper, on a fait ami-ami avec le reste de l'espace Shengen. Ca a été très simple de reconnaitre les français, c'est ceux qui déboulent dans la salle en hurlant "mais putin !!!!". Le n°124 a enfin été appelé, alors j'ai pu aller sur un ordinateur où tous les cours que j'avais choisis en juin, dans mon fameux contrat d'étude sont apparus par enchantement. Mais souvenez vous, il m'avait été dit qu'il fallait tout refaire, donc j'en ai supprimé un bon paquet. Comme de nombreux autres cours étaient complets, je me suis retrouvée avec 2 matières seulement pour toute l'année, ce qui est assez léger je vous l'accorde. C'est à ce moment là qu'il faut s'accrocher, quand on vous explique en espagnol, à toute vitesse, comment faire pour poursuivre son inscription, sachant que de toute façon "revenez lundi parce que là on va fermer". Ensuite, on a fait quelque chose de surréaliste, il fallu qu'on paye 6,80€ pour faire notre carte étudiant... au guichet d'une banque, car oui, donner 6,80€ à la fac, c'est bien trop simple, c'est tellement plus rigolo d'organiser une chasse au trésor dans Séville jusqu'à trouver la dite banque...

Ensuite, Manon, étudiante en histoire à Nanterre comme moi, et moi-même donc, sommes parties vers la fac d'histoire afin de repérer les lieux.




Voilà, donc ça c'est une fac. Alors, je vous rassure, on a un doute au début ("t'es sure qu'on s'est pas plantées ? Ca m'a l'air assez classe quand même"), mais heureusement, un indice vous met sur la voie : la saleté des toilettes ! Aucun doute, c'est une fac !!

Après, c'était le week-end. Le dernier des vacances. On a porté le deuil.

Ce matin, réveil matinal, retour au bout du monde pour tenter de se ré-inscrire... en vain. J'ai traversé la ville en tout et pour tout, pour mettre un bout de papier sur une étagère et pour le reprendre parce que "en fait c'est plus simple si vous nous le ramenez quand vous aurez vu avec vos profs si vous pouvez suivre le cours". Alors voilà qui est original ! Je me suis plainte, parfois, de l'école du Louvre. Après, j'ai découvert Paris X. Je me suis plainte, souvent de Paris X. Après, j'ai découvert Erasmus...

On a donc enchainé avec notre premier cours (oui, j'étais toujours avec Manon, et avec des tas d'autres français et ça, c'est drolement frustrant (enfin non, Manon je l'aime bien, mais les autres, ça m'embête, y'a plus de français que dans un TD à 8h30 dans une fac française)) : Historia de España Actual. C'était drolement bien. Surtout parce que la prof a dit à 14h (ça devait se terminer à 15h) "Bon bah c'est fini et je suis pas là demain alors à lundi prochain". Mais aussi parce qu'on a appris des choses, et parce que, agréable surprise, je ne me suis pas dit "Mais dios mios, je ne comprends pas ce que me dit cette dame, quelle langue parle-t'elle ?". A la sortie, j'ai foncé à la FNAC pour m'acheter d'énormes pavés liés à mon cours (ce que je fais chaque année, les dits pavés dormant bien sur ensuite sur les étagères, et ne se rappelant à mon bon souvenir que lorsque je déménage), mais je me suis raisonnée. De toute façon, j'étais extrêmement déçue en les feuilletant, tout est écrit en espagnol, ça me parait un poco dificil. J'ai décidé qu'on verrait ça plus tard, et je suis rentrée dessiner un hypothétique emploi du temps, en priant pour que les autres profs m'acceptent, eux aussi, dans leurs cours... Verdict bientôt.
D'ici là, au travail !
 

jeudi 19 septembre 2013

Une journée à l'andalouse

Parmi les nombreuses idées reçues circulant sur l'Espagne, il y en est une qui s'est finalement largement confirmée depuis que je suis arrivée. Et oui, on mange de la tortilla à tous les repas !!! Ah non, c'est pas ça... On se balade en tenues de flamenco ? Non, pas ça non plus ... En vérité, s'il y a bien une chose vraie sur l'Espagne, une chose typique, c'est le rythme de vie. Les mathématiques vous le diront : l'Espagne se trouve sur le même fuseau horaire que la France. S'il est 19h à Paris, il est 19h à Séville. Seulement en théorie. En pratique, pour les espagnols, et à fortiori pour les andalous, il est alors environ 17h. Et cela est valable tout au long de la journée : à 15h, en Espagne, il est 13h. On peut considérer que les activités sont décalées de 2h environ.

Concernent l'heure de prise de poste, elle est grosso modo la même qu'en France. Les cours commencent à 8h30, les "grands" partent travailler dans ces eaux-là. La matinée y est pas contre bien plus longue, puisque le repas ne se prend pas avant 14h, au plus tôt. Il est donc de coutume de prendre un en-cas aux alentours de 11h (bien sur, je n'ai pas encore été confrontée à la situation étant donné que je suis encore en vacances et qu'à 11h, je me lève à peine, mais la semaine prochaine, on fera moins les malins!). A 14h, chacun rentre chez soi, les rues se vident et les villes s'endorment. Entre 14h et 15h, on déjeune (parfois, plus tard, mon record personnel est pour l'instant établi à 17h10). Après manger, place à la sieste. Contrairement à la France, où on ne dort pas l'après midi, lorsque l'on a entre 7 et 77 ans, en Andalousie, tout le monde ou presque s'assoupit (là encore, mon record personnel est pour l'instant établi à 2h15 de sieste). Entre 14h et 16h, voire 17h, inutile d'espérer trouver quoi que ce soit en ville. Hormis les grandes boutiques qui restent ouvertes, tout ferme, y compris les supermarchés, pour certains. Les bureaux administratifs se vident de leurs employés. La belle vie me direz vous ? Pas réellement, puisqu'à 17h, à l'heure à laquelle les français commencent déjà à regagner leurs pénates, les espagnols retournent au boulot, où ils restent jusqu'à 20h en moyenne. Les boutiques ferment entre 21h et 22h. A la sortie du travail, c'est le temps de l'apéro, les terrasses sont alors bondées partout en ville. Le diner est souvent très léger, et pris vers 22h (et cette fois, mon record personnel est pour l'instant établi à 23h45). Après manger, la journée se termine, du lundi au jeudi en tout cas. Car à partir du vendredi, la vie nocturne fait son grand retour dans la vie des andalous qui restent dans la rue, aux terrasses, jusqu'a 1h du matin, parfois plus tard. Et il est frappant de constater à quel point toutes les générations se rassemblent. Les enfants jouent sur les places à minuit sans que cela n'embête personne, les jeunes et les moins jeunes se retrouvent autour d'une cerveza (une bière), ou d'un tinto verano (une sorte de sangria pétillante). Les fêtards se dirigent vers les boites de nuit (bien plus agréables qu'en France, puisque se trouvant souvent en extérieur, notamment sur les rives du Guadalquivir) aux alentours de 2h du matin. 

Tout n'est qu'une question d'habitudes. On s'adapte très rapidement, je n'ai pas mangé une seule fois à 13h depuis que je suis arrivée ici. Tout cela en fait est lié au climat, je vous l'ai déjà dit, il est impossible de faire quoi que ce soit dehors en début d'après midi, alors quitte à ne rien faire, autant manger. 

Pour conclure, et parce que je ne savais pas où mettre ces photos sinon, voici quelques images de Séville by night, qui se métamorphose à la tombée de la nuit.
Alameda de los Hercules

Le bar le plus cool de Séville, où tous les gens qui viendront me voir auront le privilège d'aller
 

Torre del Oro, en bordure du Guadalquivir

Giralda

Metropol Parasol

Cathédrale

mardi 17 septembre 2013

L'amabilité à la française...

Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager cette photo, extrait d'un mail que j'ai reçu hier de l'université de Nanterre, et qui, entre le ton employé, les fautes d'orthographe, et le magnifique "le délai de traitement des mails est de 3 semaines", vous fera comprendre pourquoi j'ai tout fait pour quitter ce pays. 


Ce n'est qu'un tout petit extrait, le mail, dans sa globalité, vise à nous expliquer à nous, étudiants Erasmus, à quel point nous pourrissons la vie de cette pauvre employée de fac qui n'a quand même pas que ça à faire que de faire son boulot... (et si sur son temps libre, elle pouvait ouvrir le Besherelle, ça nous arrangerait).

lundi 16 septembre 2013

¡ Vamos a la playa ! (Titre élu "titre le plus recherché de l'histoire d'internet")

Bon, clairement, dans ce pays, il fait trop chaud, il suffit, on ne peut plus supporter ça ! Décision a donc été prise à l'unanimité entre mon maillot de bain et moi même de se faire une petite sortie plage. Il faut savoir que les villes regorgent d'associations plus ou moins officielles visant à faire passer du bon temps aux étudiants Erasmus (et ce, uniquement, tant que c'est encore les vacances bien sur). L'une d'entre elles avait donc organisé une journée plage dimanche dernier, au Portugal (en réalité, elles organisent toutes des journées plage, mais on voulait absolument aller au Portugal, c'est bien plus exotique que l'Espagne). Tugce, Maliga (une autre Nanterienne) et moi (ci-après nommées "nous") nous sommes donc levées bien plus tôt que les autres jours, pour rejoindre un groupe d'environ 150 étudiants en échange, et tout ce petit monde a donc mis le cap à l'ouest.

Ca, c'est l'Union Européenne qui part à la plage

Au vu des très nombreux "mais c'est si près que ça le Portugal ??" auxquels j'ai du répondre ces derniers jours, je vais refaire une PARENTHESE GEOGRAPHIE : Oui, le Portugal, c'est près de Séville, à environ 120 km. Car, oui, Séville, c'est très à l'ouest de l'Espagne. En l’occurrence, on ne s'arrêtait pas à la frontière, on se dirigeait vers Albufeira, qui se situe grosso modo au milieu de la côte sud du Portugal. Donc on a roulé, roulé, roulé, on s'est arrêté, mais en fait, on était pas arrivé, on était sur une aire de repos.

Ca, c'est pour vous apprendre à dire "autoroute" en portugais

Ca, c'est le soleil portugais. 

Bref, ensuite on a à nouveau roulé, on s'est demandé si on arriverait un jour, et puis soudain, on a entendu des "oooooh", des "aaaaahh", des "miiiraaaa", des "loooook", des "regaaaaaaarde", des "playa !!!", "la plaaaage", "the beeeaaacch", "jublzifenfekkkkkkkkkkaaajjjeniofeaoi" (je sais pas le dire en allemand, mais je pense que ça ressemble à ça). On est descendus du car, et là, fini de rigoler. Genre, imaginez une plage telle qu'on pourrait la voir dans une superproduction américaine à très gros budget pour illustrer la scène la plus importante du film. Bah c'était mieux. 




Nous sommes donc descendus là-dedans, envahissant la plage (on était 150, je vous le rappelle, et on est arrivé à marée haute, alors forcément, on a pris tout l'espace restant). La suite de la journée n'est que banalités, on s'est baigné, l'eau était bonne, certains se sont amusés à sauter dans l'eau depuis les falaises, personnellement, étant donné que mon séjour se passe plutôt bien, je ne voyais pas trop l'intérêt de tenter de mettre fin à mes jours maintenant, donc je ne l'ai pas fait. Ah, et surtout, j'ai joué au foot, quand même, ça c'est pas banal. Mon équipe a gagné d'ailleurs. Je vous rassure, c'est pas grâce à moi. Et puis, on a bu de la sangria, gratuite, donc en fait, elle n'avait aucun gout, mais c'est l'intention qui compte.

Ca, c'est pour vous narguer

Au bout d'un moment, on commençait à fichtrement s'ennuyer donc, on est tous repartis, non sans avoir fait quelques photos et vidéos souvenirs, qui m'amènent d'ailleurs à me demander si Erasmus, en fait, ce n'est pas qu'une immense secte (on a quand même du se présenter les uns après les autres, en donnant notre nom, notre pays, et un mot dans notre langue sur la plage, on se serait cru au concours de Miss Univers). Au passage de la frontière, je me suis, bien évidemment, jetée sur mon télephone pour récupérer ma 3G, non sans avoir cette reflexion très étrange : "c'est cool de retourner dans son pays". La leçon de l'histoire, finalement, c'est qu'il y a encore pas mal de choses à découvrir à Séville, et à fortiori en Espagne, je vais donc m'y employer ; mais j'espère retourner au Portugal avant la fin de l'année, notamment pour visiter Lisbonne, qui n'était qu'à 200km de nous hier.

Dans les prochains jours, je viendrai vous raconter mes dernières expéditions, tout aussi amusantes, dans un lieu tout aussi exotique : la fac.

vendredi 13 septembre 2013

Quand Google Trad s'empare de mon esprit

Demain, ça fera une semaine que je suis là. Une semaine, c'est si court. J'ai l'impression que ça fait déjà trois mois. Et cela, notamment parce que j'ai le sentiment de m'être déjà beaucoup améliorée en   Langues Vivantes Étrangères (c'est pas que je souhaite pas apprendre les langues mortes, mais je suis pas là pour ça). Oui, Langues au pluriel, car je me suis très vite rendue compte qu'Erasme (c'est pas le gars qui a inventé Erasmus, mais presque) avait fait en sorte que tous les chemins mènent à l'anglais. Comprenez : je vis avec des espagnols et une turque. Je fréquente des allemands, des italiens, des belges, etc. Alors, forcément, entre nous, nous parlons anglais (en vérité, je fréquente aussi pas mal de francophones, et dans ce cas, le naturel revient au galop, mais bon...).

Je passe donc mes journées à parler le français, l'anglais, et l'espagnol (et j'apprends des gros mots turcs aussi grâce à Tugce, elle me doit bien ça, je lui ai appris ce que signifiait "putin" et "c'est ouf", donc désormais, elle passe son temps à s'exclamer "c'est ouf". C'est aussi ça, Erasmus). Et ce qui devait arriver arriva : mon cerveau s'est totalement embrouillé. Je ne sais plus avec qui je parle quelle langue. Il arrive même que je puisse construire une seule et même phrase avec les trois langues différentes. Ca m'est donc arrivé hier même, au Service des Relations Internationales :

"- Holá ! ¿ Es posible hablar inglés ?
- Si, claro
- I have a problem para matricularme y debo send this paper à ma fac"

Et c'est avec une certaine fierté que je vous annonce que c'est finalement l'espagnol qui l'a emporté dans la suite de la conversation ! Il parait que vous êtes bilingues au moment où vous commencez à rever dans une autre langue. Eh bien, ça approche les amis, cette nuit, j'ai rêvé en français (un rêve absolument horrible dans lequel mon père m'appelait à 3h du matin pour me dire que ma voiture était en train de bruler devant la maison -j'ai même pas de voiture...), sauf qu'il a bien fallu que dans mon rêve, j'explique ensuite ça à mes amis sur place, en espagnol. Donc, cahin-caha, je me suis mise à parler espagnol dans mon sommeil.

Par ailleurs (j'aime placer des "connecteurs logiques" dans mes articles pour vous montrer à quel point j'écris bien, d'ailleurs j'ai eu 15 au bac de français, mais c'est une autre histoire), il m'a fallu un sacré paquet de temps pour rédiger ces quelques lignes puisque, désormais, les mots me viennent parfois en espagnol ou en anglais lorsque j'ai quelque chose à dire. D'ici à ce que je vous parle en francanglagnol, il n'y a qu'un pas. Bref. Une semaine seulement... Ca promet !

Tant que je suis là, petit résumé des trucs que j'ai (encore) oublié de vous dire avant :

- Les espagnols sont gentils comme c'est pas permis. Toujours prêts à vous rendre service. Même les voisins. Même les proprios. Même les employés administratifs à la fac. Oui, je vous assure.
- Il fait toujours aussi chaud, on a fini par accepter le fait que ça n'était réellement pas une bonne idée de partir se balader à 16h. La règle est la même pour tous : pas un orteil dans la rue entre 13h et 18h.
- Ici, je m'appelle Marrrrrrie.
- J'ai (presque) un sujet de mémoire -oui parce que je suis quand même là pour travailler-. Je vous garde ça au chaud jusqu'à ce qu'il soit plus précis.
- Séville, c'est beau.

mercredi 11 septembre 2013

La oficina de turismo : La Plaza de España

Vous assistez présentement à l'inauguration en grande pompe d'une nouvelle catégorie de mon blog : l'office de tourisme. En effet, j'ai envie de vous faire rêver un peu (nice, non?) et de montrer à ceux qui n'auront pas la chance de venir à Séville les splendeurs de cette ville. Commençons donc avec une présentation de la Plaza de España.

Elle se situe à deux pas de l'université, à l'entrée du Parque Maria Luisa, qui est le plus grand espace vert de la ville, je pense. 4 jours après être arrivée, je ne l'avais toujours pas vue alors que je savais qu'il s'agissait d'un incontournable ; donc, après s'être fait jeter de l'office de tourisme (le vrai, pas celui de mon blog) car il n'était « que » 16h, c'est à dire bien trop tôt pour pouvoir trouver un employé (je reviendrai plus tard sur le rythme espagnol, je commence à m'y faire, ce sont des habitudes à prendre), Tugce et moi avons décidé d'aller voir cette fameuse place. Etant à deux pas de la station de tramway, nous avons voulu inaugurer notre carte de transport (qui n'est pas un abonnement, on utilise bien trop ses jambes ici pour que ça vaille le coup, c'est plutôt une « réserve » de 10 trajets que l'on recharge dès que nécessaire, mais bref, ça n'est absolument pas le sujet de cet article). En réalité, nous aurions largement pu y aller à pied, mais la température atteignait alors les 38° et la moindre source de fraîcheur était la bienvenue.
Bref.
On a bien fait d'y aller. C'est trop beau. Attention, commentaire de cliché (mes amis de l'école du Louvre connaissent la douleur du commentaire de cliché, les autres, sachez juste que c'est une manière de présenter une œuvre, qui m'a fait perdre un sacré paquet de cheveux en 4 ans) :

La construction de la Plaza de España a débuté en 1914 et s'est achevée en 1928, pour coïncider avec l'ouverture de l'exposition ibéro-américaine de 1929. Elle adopte d'ailleurs la forme d'un demi cercle (de 200m de diamètre), orienté vers les rives du Guadalquivir, le fleuve traversant Séville, et donc vers l'Amérique (y'a un peu de route, mais en gros, on fini par déboucher sur l'Amérique). Et d'ailleurs, la forme de la place fait qu'elle est ouverte, pour mieux accueillir les anciennes colonies espagnoles (ils pensent à tout ces architectes, qui se trouvent être un certain Anibal Gonzàlez, assisté de Vincent Traver). Au centre de la place se trouve un imposant édifice, d'inspirations très diverses : Renaissance, gothique, et art mudejar -il s'agit de l'art musulman post-Reconquista en gros- (en fait, Séville est un géant melting pot de tous les styles architecturaux, vous finirez par vous en rendre compte). La place est décorée de céramique azulejos, et, le long de l'hémicycle sont représentées 48 des 50 provinces espagnoles (PARENTHESE GEOGRAPHIE : En Espagne vous avez les 17 autonomìas, qui sont l'équivalent de nos régions, et dans chacune d'entre elles, vous avez les provinces, qui correspondent en gros à nos départements, sauf que c'est la capitale de chacune qui donne son nom à la province. Par exemple, Séville est la capitale de la Province de Séville, qui se trouve dans la autonomìa de Andalucìa -il se trouve que c'est aussi la capitale de l'Andalousie mais bon, vous avez compris le principe-).

Un petit canal circule le long de l'hémicycle, on peut d'ailleurs y faire de la barque, il faudra que je teste ça prochainement. Le canal est enjambé par quatre ponts, symbolisant quatre reines espagnoles. Au centre se trouve une immense fontaine (œuvre de Vincent Traver).

Pour conclure, il s'agit d'un endroit incroyable, mêlant plusieurs influences. Le style peut paraître un peu too much, comme sur beaucoup de monuments sévillans, mais en vrai, c'est réellement quelque chose qui vous laisse bouche bée. Nous y sommes allées en plein après midi alors que la ville était totalement endormie, écrasée par la chaleur, mais du coup, hormis quelques touristes (que nous ne sommes pas, bien sur), l'endroit était quasiment désert. Jugez plutôt du lieu :


Le décor d'Azulejos


 L'édifice central


La fontaine de Traver



Le décor de céramique représentant la province de Madrid



La plaza vu du haut

Le graal, la victoire, l'instant de joie : EL PISO !

Voilà, j'ai trouvé, j'ai un appartement ! En fait, ça fait déjà plusieurs jours, mais je n'avais pas encore de connexion internet, donc je ne pouvais pas venir vous raconter cette folle aventure. Car oui, c'est fou. On m'avait dit que l'on trouvait en général assez rapidement, mais le lendemain, dès la première visite, ça relève du miracle, et pourtant. Dimanche après midi, j'avais donc rendez-vous avec des françaises, de Paris III, qui venaient chacune de trouver un appartement. L'une d'entre elles avait du, pour cela, refuser une chambre qu'elle venait de visiter (comme quoi, parfois, ce sont mêmes les proprios qui se battent pour nous...). D'après elle, l'appartement était génial, la proprio adorable, et très vite, j'ai pu convenir d'un horaire de visite avec cette dernière. Comme il restait deux chambres, j'ai aussitôt proposé à Tugce, la turque rencontrée dans le dortoir de l'auberge de jeunesse, de m'accompagner. L'appartement nous a beaucoup plu à toutes les deux, et comme il n'y avait pas d'autres visites de prévues pour dimanche, l'affaire fut pliée : les deux chambres étaient pour nous. Il y a quatre chambres en tout, j'ai la plus grande (on est une princesse ou on l'est pas hein!), la plus chère aussi bien sur, mais elle ne coûte, malgré tout, que 220€ (environ 250€ avec toutes les charges), je sais, vous êtes jaloux. Tugce et moi partageons donc notre quotidien désormais avec deux espagnols (dont l'un n'est pas encore arrivé à Séville), ce qui reste le mieux pour s'améliorer puisqu'on est quand même là pour apprendre l'espagnol.

On habite donc dans le quartier de la Macarena. La Macarena, en Espagne, ça n'est pas ça (pas seulement en tout cas) :



La Macarena, c'est ça :



Il s'agit d'une sainte particulièrement vénérée en Espagne, et surtout à Séville. Il faut savoir que les espagnols sont de fervents catholiques, les églises sont absolument partout dans les rues, et certaines (dont la plus importante se trouve à deux pas de ma rue) sont dédiées à cette fameuse Vierge de la Macarena, qui est toujours en train de pleurer, je ne sais plus trop pourquoi d'ailleurs.

Quoi qu'il en soit, pour moi, désormais, la Macarena, c'est un quartier, le mien donc en l’occurrence. Il se situe au nord du centre ville, à 15-20 minutes à pied des principaux monuments que j'évoquais dans mon précédent article. C'est l'idéal, car nous sommes très près, donc, du cœur historique, mais pour les sévillans, il reste tout de même assez excentré et donc, le prix des loyers y est moindre que dans le quartier del Centro ou dans celui de la Santa Cruz par exemple. Et, il est réputé comme étant le quartier hippie.

Il faudra que je prenne tout ça en photo, dès que j'aurai un peu mieux aménagé ma chambre. D'ici là, je vais profiter de ma baignoire, de ma machine à laver, de mon canapé, etc etc...



dimanche 8 septembre 2013

Première journée à Séville

Voilà. Je suis dans la place comme disent les jeunes d'autrefois. J'ai quelques minutes (longues, les minutes, vu que tout est fermé aujourd'hui) pour venir vous conter ma journée d'hier, celle du grand départ (ou de la grande arrivée, ça dépend de quel point de vue on se place).

Après un réveil très matinal (bien trop matinal pour un samedi, mais passons), je suis donc arrivée à l'aéroport de Lyon St-Exupéry, ou plutôt dans la décharge de l'aéroport, vol low cost oblige. A l'enregistrement, je retiens mon souffle, mais ma valise n'est pas trop lourde, j'avais rajouté en urgence du poids sur internet pour ne pas payer l’excédent. Verdict, donc : 25 kgs, tout pile + 7,5 kgs pour le bagage à main = 32,5 kgs à soulever avec la seule force de mes bras. Ma valise ne passant pas par le tapis, il faut finalement que je l'envoie en "hors format", avec les poussettes, les trucs de golf, les planches de surf et tout. Soudain, le déchirement, j'ai réellement cru que j'allais pleurer quand ma valise s'est éloignée, mais heureusement, ça ne s'est pas produit. J'ai ensuite rejoint la salle d'embarquement où j'ai attendu, attendu, attendu. Le vol devait décoller à 11h10, alors forcément, à 11h20, on a compris qu'il y avait un problème, de taille en effet : il n'y avait pas d'avion. Finalement, celui ci a fini par arriver, et c'est juste avant d'embarquer que j'ai réalisé que je ne serai pas prête de revoir du français, donc je me suis mise à lire chaque panneau publicitaire, c'est absurde, on a des réflexes absurdes dans ce genre de moment. Comme j'adore prendre l'avion, j'étais particulièrement excitée au moment du décollage, du genre à penser très fort "allez décolle, allez lève toi... décolle... mais décolle oh putin y'a plus de piste la !!!!", et donc on a décollé et voila. La suite est moyennement intéressant si ce n'est qu'on a vu pas mal de nuages et que j'ai bu un coca payé une fortune en salle d'embarquement, mais dont le prénom (vous savez, la nouvelle mode d'inscrire des prénoms sur les bouteilles) était Alexis, donc le prénom de mon frère, et je me suis dit que c'était un signe (cette phrase ne veut pas dire grand chose, j'en ai conscience, et oui, je suis le genre de personne qui voit des signes partout). Toujours est-il que 5 minutes avant l'atterrissage, il y avait toujours autant de nuages, et là, clairement, je me suis sentie arnaquée. Heureusement, à la sortie de l'aéroport, il faisait une chaleur étouffante, j'étais bien à Séville (de toute façon, "SEVILLA" était écrit en gros sur le bâtiment, donc c'était un lourd indice déjà sur l'endroit où on se trouvait).

Là, j'ai commis ma première trahison Erasmus : je n'ai pas suffoqué dans le métro avec mes 32,5 kgs de bagage, j'ai pris un taxi. Je me suis d'ailleurs faite copieusement arnaquer sur le montant de la course, j'avais pourtant bien répété mon texte au cas où ça arriverait, mais au moment où le chauffeur m'a annoncé le montant (à Séville, il ne dépend pas du kilométrage pour l'aéroport, il y a un montant établi, et donc, le compteur n'est pas enclenché) j'ai répondu "ok ok". On est bien vulnérable dans un pays étranger ma petite dame. A l'auberge, deuxième trahison Erasmus : j'ai parlé français, parce que la fille de l'accueil était française et qu'elle avait l'air ravie de voir une compatriote (puis j'allais pas cracher contre vu qu'elle a pu m'expliquer plein de trucs). Après avoir posé ma cargaison dans le dortoir, je suis repartie, plan en main, en ville afin de m'acheter une carte SIM. La plupart des boutiques espagnoles sont fermées le samedi après-midi (ils rentrent faire la sieste, sauf qu'ils ne reviennent que le lundi matin les bougres !), j'ai du aller quasiment à l'autre bout de la ville dans un centre commercial : le Corte Ingles. Et pour cela, je me suis pas mal baladée dans les petites ruelles, j'ai pu découvrir Séville,une ville à taille humaine, très agréable, et très colorée (parfois un peu trop, non?)



 Revenons à nos moutons : si vous ne connaissez pas El Corte Ingles, sachez que c'est un mélange des Galeries Lafayette (en pas cher), de Monoprix, du BHV et de la Fnac. "bah, il y a de tout alors ?" "oui voilà, c'est ça, il y a de tout". J'y ai donc acheté une carte sim, du shampoing et un sandwich, c'est vous dire. Je suis donc désormais en possession d'un numéro espagnol, et d'un forfait espagnol. Au retour, mon super sens de l'orientation (c'est pas ironique, j'ai au moins cette qualité) et moi, on a fait un détour par le centre. J'ai donc longé les jardins Murillo, sans y rentrer, mais il m'a semblé que c'était un endroit magnifique, très agréable. Au bout du jardin, se tient l'imposante Universidad de Sevilla.

 Une des entrées du jardin Murillo, dépaysement garanti

Le portail de l'Université

Il s'agit du siège central de l'université, de nombreuses antennes sont réparties dans la ville. Seules quelques matières sont enseignées à cet endroit, notamment... l'histoire, ça tombe bien. C'est donc dans ce bâtiment que j'aurai la plupart de mes cours. Il s'agit d'une ancienne fabrique de tabacs, inaugurée dans le dernier tiers du XVIIIe siècle.



Je suis ensuite remontée par l'Avenida de la Constitucion, véritable artère centrale, autour de laquelle se trouvent les principaux monuments de la ville : El Ayuntamiento (la mairie), la Catedràl, la Giralda et le Real Alcazar. Je n'ai visité aucun d'entre eux pour l'instant, je vous les présenterai donc plus longuement plus tard, mais voici deux photos :


L'entrée du Réal Alcazar, près de la Catedral. Il s'agit d'un palais dont la construction fut entamée au IXe siècle par les Omeyyades d'Espagne. La photo n'est absolument pas parlante, j'irai le visiter très prochainement.


La Giralda, tour dépassant de la Catedral

Finalement, je suis remontée par la Plaza Nueva, l'une des places centrales de Séville, à côté de laquelle débute la Calle Sierpes, l'une des rues les plus passantes de la ville, car elle comporte beaucoup de boutiques (ouuuiiiiiii), dont Desigual, Comptoir des Cotonniers, Zara, Sephora et L'Occitane en Provence (eh oui !). La rue débouche sur la Plaza del Duque, où se trouve le plus grand El Corte Ingles de Séville (il y en a plusieurs dans chaque grande ville espagnole), à deux pas du Museo de Bellas Artes.


La place sur laquelle se trouve El Museo de Bellas Artes

J'étais alors à deux pas de mon auberge, fière de ne pas m'être perdue ! Je suis rentrée m'affaler, et je ne suis plus sortie du dortoir, un peu épuisée par cette riche journée. A la fin de la soirée, j'ai pu discuter avec d'autres filles de mon dortoir, deux turques, dont l'une est également venue pour Erasmus. Je pense que l'on va passer les prochains jours à tenter de trouver un appartement. D'ici là, j'ai rdv cette après-midi avec une française qui elle, vient de trouver et qui doit donc me filer ses bons plans. Je viendrai vous raconter tout ça.

En attendant, bref résumé de ce que j'ai appris sur Séville hier et que j'ai oublié de caser dans l'article :
- Les passages piétons font un espèce de "cui-cui" odieux quand c'est à nous de traverser. J'ai d'abord cru à une alarme de police défaillante, mais non, je ne sais pas comment ces gens peuvent supporter ça en permanence.
- Oui, Zara, c'est moins cher qu'en France (jai déjà été vérifier, qu'est ce que vous croyez ?). Non, ça n'est pas la folie, mais oui, quand même, ça vaut le coup.
- Il fait chaud, mais c'est très largement supportable, d'autant qu'il parait que la température a atteint... 53° cet été. No comment.

Hasta Luego !


mercredi 4 septembre 2013

Les démarches pré-départ ne sont pas uniquement scolaires

Bon, maintenant vous savez tous à quel point faire une demande de séjour Erasmus peut s'avérer être un parcours du combattant. Maintenant, retenez bien que les démarches sont bien plus multiples, et ne consistent pas uniquement à aller et venir dans un bureau de fac. Petit bilan de toutes les choses à faire avant de partir (cet article n'est en fait qu'un moyen de me prouver à moi même que j'ai pensé à tout, je l'espère en tout cas). 

La santé

Certes, je ne pars pas dans une tribu nomade à l'autre bout du monde, l'Espagne est un pays civilisé, mais il y a quand même 2-3 choses auxquelles penser avant le départ. D'abord, il est impératif de faire une demande de carte européenne d'assurance maladie, auprès de la sécurité sociale (de la LMDE donc, dans mon cas). Cela implique donc de passer 45minutes en ligne au téléphone à attendre qu'un conseiller finisse par nous répondre, mais c'est indispensable. En effet, grâce à cette carte, vous pouvez bénéficier de votre sécurité sociale, même dans un autre pays européen. Si vous ne l'avez pas, il vous faudra régler les frais de santé sur place avant d'envoyer la note à votre sécurité sociale, puis à votre mutuelle : beaucoup de paperasse pour rien (et honnêtement, vous me croirez si je vous dis que je ne supporte plus la paperasse).

Il est aussi important d'effectuer toutes les visites médicales nécessaires avant de partir, mieux vaut prévenir que guérir : dentiste, médecin, ophtalmo le cas échéant. Et en profiter pour repartir avec toutes les ordonnances correspondantes, valables un an : lentilles de contact, contraceptif, Doliprane, antiseptiques etc... c'est toujours mieux d'en avoir en réserve.

La banque

Suivant les conseils d'amis partis en Erasmus il y a quelques années (mes amis sont vieux), il n'est pas utile d'ouvrir un compte en banque dans le pays de destination, puisqu'à priori, il n'y aura pas de virement à y effectuer : les loyers se payent en liquide par exemple. Par contre, il faut bien penser à vérifier que son compte français est internationalisé, et, si ça n'est pas le cas, à demander une carte bleue permettant de payer à l'étranger, le tout sans commissions. Rassurez votre banquier en lui disant que vous allez toucher des tonnes de bourse (même si ça n'est pas forcément vrai).

Le téléphone

Plutôt que de continuer à payer une fortune mon forfait français, j'ai décidé de le suspendre et de desimlocker mon doudou mon iPhone afin qu'il puisse accueillir en lui une carte sim étrangère. Je suppose que tout dépend des opérateurs, en tout cas, SFR permet de suspendre sa ligne pour 4€50 par mois, en gelant votre numéro. Si vous m'appelez donc cette année, vous aurez le malheur de vous voir répondre "nous sommes désolés mais ce numéro n'est pas attribué" : n'ayez crainte, ça ne va pas durer, I'll be back !! En effet, au retour, vous demandez la réouverture de votre ligne, et tout reprend comme avant (en tout cas, j'espère parce que c'est ça que j'ai compris). 

Sur ce, après vous avoir expliqué la vie, alors que je suis même pas encore partie et que j'ai peut-être oublié de faire un tas de trucs super importants, je vais passer à la dernière étape pré-départ, non des moindres : la VALISE !

lundi 2 septembre 2013

Toutes ces fois où j'ai voulu abandonner (en partenariat avec le SRI de Nanterre, le SRI de Séville, gmail.com et mes hors-forfaits appels internationaux)

Chose promise, chose due.
Il est temps de vous révéler la vérité sur Erasmus. Une année Erasmus est (sans doute) une année de cours et de travail (quoi d'autre, enfin ?), mais je pense finalement, qu'à côté de l'année qui la précède, consacrée à sa préparation, elle n'est que repos. Erasmus, c'est des papiers, beaucoup de papiers. A mon avis, on détruit une forêt par étudiant. J'ai entamé les démarches en février, et je n'en suis toujours pas sortie. Bref résumé.

- En février, après avoir fanfaronné pendant des semaines sur mon hypothétique départ, il a fallu passer aux choses sérieuses : choisir sa fac, remplir sa candidature en ligne, et déjà galérer : "Ils me demandent une date d'arrivée, comment je peux savoir quand j'arrive si je sais même pas si je pars ?". J'ai relu, validé, j'ai imprimé mon dossier, et j'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.

- En mars, j'ai réalisé qu'il fallait que je remplisse mon dossier, mais j'ai oublié de le faire ensuite.

- En avril, j'ai fini par remplir ce foutu dossier. En tout cas, j'ai essayé. Mais très vite est arrivée la page du choix des cours, et cette fois, je me suis demandée comment je pouvais choisir sans savoir dans quelle fac j'allais atterrir (la question me semble quand même assez pertinente). Sur les conseils de mon professeur-coordinateur (vous en entendrez sans doute parler, c'est un peu le Bob le bricoleur de mon Erasmus, il gère pas mal de choses, quand il répond aux mails en tout cas), j'ai d'ores et déjà pioché dans le programme de la fac de Séville. J'ai fait signer tout ça, je l'ai emmené au Service des Relations Internationales de Nanterre, où j'ai fait la queue 2h, étant obligée au passage de rater un cours ô combien passionnant (c'est au cas où le prof concerné tombe sur ce blog). Quand ça a enfin été à mon tour, on m'a fait répéter 4 fois en quinze minutes ma destination, ce qui donnait un dialogue du type (et sans exagèration) :
- Vous partez où ?
- A Séville
taptaptap ordinateur
-Vous partez où déjà ?
- A Séville
- Ah oui
taptaptap ordinateur
- Euh, où ça déjà ?
- Toujours à Séville
etc, vous avez compris le principe.
Après, le poisson rouge la secrétaire m'a dit que mon inscription était envoyée à Séville et que tout était bon, que je n'avais plus qu'à m'inscrire à Séville et que j'étais bien admise. J'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.

- En mai, j'ai commencé à comprendre que quelque chose clochait. J'avais bien essayé de m'inscrire à Séville mais ça ne fonctionnait pas, et Nanterre me demandait simplement d'attendre que Séville prenne contact avec moi. Seulement, je voyais des tas d'étudiants apprendre leur acceptation officielle, et j'attendais toujours. C'est à ce moment là, sur les coups de 2h du matin, de plus en plus inquiète, que je me suis fendue de mes premiers mails en espagnol (même si j'ai été très aidée pour le premier, je dois le reconnaître). La réponse est arrivée dès le lendemain (note, à Nanterre, le délai moyen de réponses est de 2 mois, c'est du vécu), et je vous la livre telle quelle : 

"En cuanto a la contraseña, la enviamos entre el 10 y 12 abril a la siguiente dirección:" Ce qui signifie, en gros "nous avons envoyé le mot de passe entre le 10 et le 12 avril à l'adresse suivante" suivi de l'adresse mail de la fille qui m'avait inscrite à Nanterre (le poisson, tu suis ?). Arrivée au SRI en furie, je suis tombée sur celle-ci, ce qui tombait très bien, et qui m'a répondu (attention, c'est magique) : "Ah oui, j'ai reçu un mail et je l'ai pas compris alors bon". Bref. Ne nous énervons pas. J'ai récupéré le mot de passe, je me suis inscrite à Séville et j'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.

- En juin, j'ai finalement reçu un mail de Séville me disant que tout ça c'était bien beau mais qu'ils ne me prendraient que si je pouvais justifier de mon niveau de langue. Voilà. Clairement, je me suis dit que j'étais dans la merde. Je suis retournée au SRI de Nanterre, il m'a été dit, sur ce ton magnifique que n'ont que les employés de fac, "aaaaah baaaaaaaaaaaaah c'est paaaas nous çaaaa" (oui, je sais pas si vous avez remarqué, mais je trouve qu'ils insistent toujours beaucoup sur le "a"). Il s'est avéré qu'en effet, c'était à mon prof d'espagnol de remplir cette feuille, devenue un peu le graal de ma vie. Le temps de retrouver mon prof (les cours étaient finis, faut pas pousser, c'est tard juin), et de lui expliquer la chose. Il a agi en bon espagnol, il ne s'est pas pris la tête : "il te faut quoi comme niveau, B1 ? " "oui" "Ok, bah t'as le niveau B1 alors". J'ai envoyé ça à Séville, j'ai reçu un mail ayant pour objet "Bienvenida", me disant que j'étais attendue de pied ferme en terres espagnoles et j'ai cru que tout était fait et que j'allais pouvoir partir. Je me trompais.

- En juillet, j'ai reçu des mails de Séville. Beaucoup de mails. Bien trop. Qui me disaient qu'il fallait que je change le choix de mes cours (cf paragraphe "avril"). Flute, moi qui voulais tant étudier la "archivistica"... Je rigole maintenant, mais en fait, ça a failli très mal se terminer quand ils m'ont dit que de toute façon, j'étais admise en fac de communication et que c'était comme ça et pas autrement. Petit problème : j'ai une licence d'histoire. J'ai envoyé des mails éplorés qui se sont retrouvés sans réponse pour la première fois, ça tombait mal. J'ai arreté de croire que tout était fait et que j'allais pouvoir partir.

- En août, j'ai compris que je n'avais pas de réponses parce que le SRI de Séville était fermé. Alors j'ai attendu qu'on soit en septembre.

- En septembre, j'ai enfin réussi à contacter le SRI de Séville, par téléphone, ce qui constituait la grande aventure de ma vie. Ils m'ont dit que je parlais très bien espagnol (bah, j'ai le niveau B1 qu'est ce que vous croyez), et ensuite, on est passé à l'anglais, et ils ont reconnu qu'ils avaient fait une petite boulette, et m'ont renvoyé en fac d'histoire. Ils m'ont dit qu'il n'y avait plus qu'à ce que je choisisse mes nouveaux cours en arrivant. Tout n'est pas fait, mais je crois que je vais vraiment pouvoir partir, ça y est.