Faire Erasmus, c'est devenir légèrement schizophrénique. Quel que soit le rythme que l'on choisit, on est quasiment tous dans le même cas : la moitié du temps, on travaille, l'autre moitié, on sort. Certains n'ont pas divisé leur temps, et sortent tout le temps, d'autres travaillent tout le temps (enfin, il parait...). Pour les uns, c'est boulot la journée et fête la nuit, pour les autres, le basculement se fait le jeudi soir. Personnellement, je tiens trop à mes 7h de sommeil, Erasmus ou pas, et je commence 4j/5 à 9h. Le calcul est vite fait, j'ai donc choisi de passer de la face A à la face B le jeudi soir. Bref. La face A, donc. Autrement dit, les cours. Car oui, il faut bien finir par en parler, maintenant qu'ils ont bel et bien commencé.
C'est assez marrant de voir qu'après presque un mois de vie ici, la routine a pris le dessus. J'ai fini par me rendre compte que je n'étais pas venue pour les vacances, il m'aura fallu environ deux semaines pour comprendre que je n'allais pas rentrer tout de suite. Vous avez beau le savoir, avoir imprimé l'idée, et être bien conscient que toutes les démarches que vous menez ne sont pas celles d'un vacancier, tant que vous passez votre temps à dormir, visiter, prendre le soleil et boire du tinto verano, il est difficile d'imaginer que vous êtes bien venus habiter ici. Pourtant, après plusieurs semaines, je cesse peu à peu d'être une touriste, pour devenir une étudiante sévillane. Avec tout ce que cela implique, c'est à dire qu'il faut bien finir par régler son réveil sur 7h15, puis aller en cours.
Le système universitaire espagnol est assez différent du système français (je parle en tout cas de l'Universidad de Sevilla, mais j'imagine que c'est grosso merdo pareil partout). Ici, point de CM ni de TD. Je sais, vous allez vous dire "il reste rien alors ? vous faites quoi ? des scoubidous ? des bracelets brésiliens ? taratata, que nenni. En fait, les cours ici sont ce que l'on pourrait considérer comme des gros TD. Il ya en moyenne 50 à 80 élèves par groupe (c'est-à-dire bien plus que dans un CM d'histoire ancienne en France...), et le cours est en grande partie assuré par le prof, il n'y a pas spécialement d'exposé par exemple. Par contre, l'échange est vivement encouragé, et il est fascinant de voir à quel point les élèves participent, et aiment donner leur avis (sauf à 9h du matin, quelle que soit notre nationalité, on est tous égaux devant la dure loi du réveil). Il y a également des différences au niveau des horaires : en principe, une matière = 4h de cours par semaine. Ces 4h peuvent être réparties de plusieurs manières :
- 4x 1h
- 2x 2h
- 2x 1h30 + 1x 1h
(Oui, y'en a là dedans, comme vous pouvez le constater. Les maths et moi, on est amies de longue date). Bon, là, je me la pète un peu, je vous explique tout ça, mais en fait, je n'avais moi même rien compris au début. D'ailleurs, dans mes amis, personne n'avait compris qu'il fallait aller à TOUS les cours. Car, voyez vous, sur les emplois du temps, les choses sont présentées de telle sorte :
- Matière trucmuche groupe 1 Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi 10h-11h
On nous avait dit "choisissez votre groupe". On a tous cru qu'on devait choisir notre jour, et on est partis, l'air triomphant, annoncer à nos amis français "pfff, Erasmus, easy, j'ai 6h de cours par semaine". Ouais. Bah, pas du tout. Il fallait choisir la 2e case. Pas la 3e. Parce que " Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi 10h-11h", ça veut dire DU lundi AU jeudi. Au final, je dois avoir 15h par semaine, ce qui reste largement raisonnable. Sauf que j'ai choisi mes groupes comme un manche à balai et que je me retrouve donc avec des trous gros comme un cratère de volcan dans mon emploi du temps (à ma décharge, j'ai fait ce que j'ai pu, avec les groupes complets, les cours qui se chevauchent, et ceux où je voulais rester avec Manon parce que c'est quand même plus simple à deux).
¿ Que más ? (vous pouvez pas comprendre, c'est de l'espagnol). Ici, il y a aussi des heures de tutorat, ou de consultation, chaque prof appelle ça comme il le veut. Ce sont des heures de cours non obligatoires durant lesquelles on peut aller voir le prof, pour qu'il réponde à nos questions, qu'il nous aide éventuellement dans notre travail ou bien qu'il donne des compléments sur sa matière. Il peut y avoir jusqu’à 6h de tutorat dans la semaine pour une matière. Faites les comptes : 4+6 = 10. Chaque prof peut donc consacrer jusqu’à 10h pour une seule matière par semaine. Le jour où vous trouvez ça en France, vous m'appelez.
Concernant le travail, tout le monde m'a l'air bien détendu ici. Je n'ai pour ainsi dire rien à rendre ce semestre. La note est seulement celle de l'examen final. Certains profs proposent des travaux optionnels, qui permettent éventuellement de compenser cette dite note. Je n'étais pas sure d'avoir bien compris, j'ai demandé confirmation à une élève dans un de mes cours, elle s'est tournée vers son amie, pour lui demander (elle avait pas l'air d'être plus inquiète que ça de ne pas savoir), et il s'est avéré que j'avais bien compris : "solo examen" !! Cependant, il faut lire pas mal de textes, parfois, et travailler ses cours ne serait-ce que pour être sure d'avoir bien compris.
Mais ça, donc, c'est du lundi au jeudi...
Et quoi d'autre ?
- J'ai perdu ma carte bleue. Entre temps, elle a été retrouvée, dans un taxi (ce dont je me doutais, remarque), mais j'avais déjà fait opposition. Voilà, le genre de truc dont tu te dis que ça ne t'arrivera jamais, et évidemment, ça ne t'arrive que quand tu es loin de chez toi. Cela dit, j'ai paniqué 5min, puis très vite, j'ai fait ce que j'avais à faire, très détendue. Y'a pas à dire, Erasmus, ça te zénifie grandement.
- Je me suis mise à la cuisine (si, ça mérite de figurer sur ce blog). Déjà, parce que j'ai une vraie cuisine alors ça me donne envie. Et puis aussi parce qu'on bouffecomme des merdes pas très équilibré en ville, donc il faut bien compenser tout ça. Bon, il y a des choses que je savais déjà faire, comme ma tarte courgette-chèvre qui a mis tous mes colocs en transe. Je pense qu'en fait, c'est juste que ça devait avoir l'air français, mais avant même de l'avoir mangée, j'ai eu droit à des "c'est toi qui l'as fait ?? mais vraiment ??? là maintenant ???". Et puis j'ai fait des aubergines farcies. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi... surtout qu'elles étaient pas ratées !
- Il a plu. Ca a été l'événement du mois. Je peux même vous dire quand ça a commencé : vendredi, vers 21h45. Je m'en rappelle parce que je discutais avec Tugce et que soudain, on s'est arrêtées, et on a couru vers la fenêtre. Aussi parce que j'avais reçu trois messages alarmés de trois amis : "on va faire quooooooi ???" "j'ai pas de chaussures", etc. Alors voilà, ici, il pleut pas souvent, mais quand il pleut, le ciel se fout pas de votre gueule. Ca tombe, c'est le déluge, ça dure des heures. Et c'est ce moment là que l'on avait justement choisi pour traverser la ville à pied. On l'a fait quand même. C'était idiot.
- J'ai ma carte de SEVICI. C'est comme le vélib, sauf que c'est pas à Paris. Je viendrai vous parler du transport à Séville, ça fera au moins un article utile.
Et quoi d'autre ?
- J'ai perdu ma carte bleue. Entre temps, elle a été retrouvée, dans un taxi (ce dont je me doutais, remarque), mais j'avais déjà fait opposition. Voilà, le genre de truc dont tu te dis que ça ne t'arrivera jamais, et évidemment, ça ne t'arrive que quand tu es loin de chez toi. Cela dit, j'ai paniqué 5min, puis très vite, j'ai fait ce que j'avais à faire, très détendue. Y'a pas à dire, Erasmus, ça te zénifie grandement.
- Je me suis mise à la cuisine (si, ça mérite de figurer sur ce blog). Déjà, parce que j'ai une vraie cuisine alors ça me donne envie. Et puis aussi parce qu'on bouffe
- Il a plu. Ca a été l'événement du mois. Je peux même vous dire quand ça a commencé : vendredi, vers 21h45. Je m'en rappelle parce que je discutais avec Tugce et que soudain, on s'est arrêtées, et on a couru vers la fenêtre. Aussi parce que j'avais reçu trois messages alarmés de trois amis : "on va faire quooooooi ???" "j'ai pas de chaussures", etc. Alors voilà, ici, il pleut pas souvent, mais quand il pleut, le ciel se fout pas de votre gueule. Ca tombe, c'est le déluge, ça dure des heures. Et c'est ce moment là que l'on avait justement choisi pour traverser la ville à pied. On l'a fait quand même. C'était idiot.
- J'ai ma carte de SEVICI. C'est comme le vélib, sauf que c'est pas à Paris. Je viendrai vous parler du transport à Séville, ça fera au moins un article utile.
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