Bon, rassurez vous, tout va bien. Presque tout. Il pleut. Fichtre. Du coup, maintenant, je me sens bête quand on me demande "alors, il fait chaud ?". Non, il fait pas chaud. Je me sens même jalouse quand on me dit "dis donc, aujourd'hui en France, c'était bien agréable". La vérité, c'est que mon corps n'y arrive plus. Mon corps est plus espagnol que moi aujourd'hui. Mon corps s'est habitué. Pourtant, au début, ça n'était pas gagné. Dès mon arrivée, mon corps et moi, on a tiqué sur ça :
(On a aussi tiqué sur la robe Mango à 25,99€, mais je ne l'ai jamais trouvée en magasin, c'est pas faute d'avoir cherché...). Alors voilà, au début, quand il faisait 37°, je me plaignais, je trainais, avec moi, transpirante, toute la souffrance du monde, et beaucoup de pack d'eau (on boit pas l'eau du robinet ici, c'est un peu le Tiers-Monde). Au moment où je commençais doucement mais gentiment à m'habituer, puisque de toute façon je ne pouvais rien y faire, voilà ce qui m'est tombé dessus :
Psychologiquement, on passe un cap là quand même. Le cap du "peut-être on va mourir, ou peut-être on va fondre, mais il va se passer un truc". C'est ce moment qu'à choisi une amie sévillane pour nous dire "Ahhhh, ça fait du bien là, on sent l'automne qui arrive !". Ah ouais.
Et puis, petit à petit, les températures ont baissé. Un soir, il s'est mis à pleuvoir. Branle-bas de combat ! Un jour, même, il y a eu du vent. On est repassé sous les 40°. Puis sous les 35. Puis sous les 30. Moi, élevée dans le froid de la montagne, puis dans la grisaille de Paris, qui pensais naïvement que "de toute façon, au delà de 30, il fait chaud, basta, plus de différence". Oh si, 30 et 40° n'ont rien à voir. Et, clairement, j'ai senti ce moment où l'on a perdu 10°. Et c'est à ce moment là que je me suis rendue compte que mon corps s'était habitué à Séville. Pour être très exacte, c'était cette soirée, il y a dix jours, où, alors que la nuit tombait, nous nous sommes fait, avec d'autres, cette réflexion inédite : "oula, il fait froid !!!". On avait vraiment froid. Vraiment, je le jure. Sauf qu'après vérification, il faisait 24°. Ce soir là, je suis tombée malade. Depuis, je dois supporter les reflexions à la française du type "Quoi, t'as attrapé froid à Seville ??? ahahahahah". "Ben oui, mais bon, il faisait que 24°, puis j'avais que ma veste quoi, pas d'écharpe". Le surréalisme de cette phrase. Quand je suis arrivée, je ne comprenais pas que tous ces gens vivent en jean. Sauf que depuis, il y a eu ce matin, ou malgré mon bon jean noir, je me suis dit "oula, pas chaud chaud", alors que derrière moi, le fameux panneau indiquait 28°.
Avant, mon équivalence météo/tenue était celle-ci :
-18° (jamais connu pire) - 3° : manteau, écharpe en laine, pulls, bonnet, enfin tout le bordel quoi.
3° - 12° (oui, c'est précis chez moi, j'ai des petites manies comme ça) : manteau, écharpe en laine, pull.
12-20° : veste, foulard.
20-23° : tee-shirt, jean.
23°- l'infini : robe.
Maintenant, on est plutôt là dedans :
16° (jamais connu pire ici) - 25° : veste, écharpe, jean.
25°-30° : tee shirt (éventuellement manches longues), jean.
30°-35° : robe, foulardaucasoù
35°-l'infini : robe, pasfoulardaucasoù
Bref, tout ça est un problème. Parce qu'avant de partir, je ne savais pas que je m'acclimaterai à ce point. J'ai emmené des tas de robe, dont je ne me sers pas, puisqu'il fait désormais moins de 30°. J'ai du m'acheter des tee shirt à manches longues, un pull, le jour où il a fait 25° pour la première fois, et puis, finalement, un jean. Voilà, désormais, si vous me demandez s'il fait chaud, je vous répondrai "non". J'ai bien regardé la météo, nous ne repasserons plus au-dessus des 30°, c'est fini, donc il fait froid. Si vous me demandez s'il fait beau, je vous répondrai "non", si le ciel n'est pas absolument bleu, il ne fait pas très beau. Exemple :
Ca c'est du beau temps.
Ca c'est du moche temps.
Bon voilà, maintenant, il faudrait que j'aille vérifier, je crois qu'il pleut dans ma cuisine...
Ah oui, au fait :
- Mon directeur de recherche m'a répondu !!! *danse de la joie*. Un dimanche matin, sérieux, qui envoie des mails le dimanche matin ? Bref, donc, il m'a envoyé un mail totalement incompréhensible au réveil, mais plus compréhensible après. J'ai donc l'honneur de vous informer que mon mémoire portera (en gros), sur La presse sociale et libérale en Espagne au milieu du XIXe siècle. Et voilà, ça vous en bouche un coin, hein ?
- La dame des bourses, celle qui est pas très gentille, nous a écrit aussi. On va finir par avoir de l'argent. On sait pas trop quand, mais à priori, ça va finir par arriver.
- J'ai pressé ma première orange !!! (j'ai honte, parfois, de ce que j'ai écrit...). Il 'ma fallu 15 minutes pour toucher au but, le temps de couper l'orange sans me couper un doigt, de taper "presser une orange avec un pressoir" dans google, de le faire, puis de filtrer la pulpe, mais voilà, je suis contente. Je vous rappelle que je vis quand même en Andalousie, les oranges ici, c'est pas celles du Carrefour Market de la Rochette (vous connaissez sans doute pas, mais vous perdez pas grand chose !). Alors, mon petit jus d'orange avec ma petite tartine huile d'olive/tomates... so andalou, so good.
- Cette ville est étrange. Mais alors, vraiment. Voilà ce que j'ai croisé ces derniers jours :
Je précise que les deux photos sont absolument pas liées. Mais bon. Ca fait peur. Faut me sortir de là s'il vous plait...
- Y'a des gens qui viennent me voir la semaine prochaine. En l’occurrence, les gens, c'est Camille (c'est une copine, elle est bizarre, elle collectionne les mammouths (bon, t'en trouveras pas, ici...), mais elle est gentille), et puis mon frère et sa copine (ils sont gentils aussi, mon frère, il collectionne les verres de vin, et ici, il y en a !!!). Je suis toute joie !
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