dimanche 24 novembre 2013

Les manteaux et les écharpes sont de sortie.

J-28. Ceci est le compte à rebours officiellement lancé aujourd'hui avant ma prochaine douche chaude (et accessoirement, avant mon retour en France, mais très honnêtement, la douche chaude est, pour l'instant, ce qui m'emballe le plus étant donnée la situation). Je vous explique. Nous sommes à la fin du mois de novembre. Le temps se rafraichit, partout. Et donc, nous commençons à avoir froid. Et là, je vous vois d'ici, soupirant, levant les yeux aux ciel et je vous entends aussi (car j'ai des pouvoirs assez développés) vous dire "elle exagère franchement".



Petite mise au point si vous le voulez bien. Vous, qui vous imaginez sans doute que je me promène encore en robe et en tongs (si vous me connaissez bien, vous savez sans doute que de toute façon, le simple fait de sortir en tongs ne me viendrait jamais à l'esprit), je me dois de vous dire la vérité, et donc de casser un peu le mythe.
 - Séville se situe très légèrement au dessus du niveau de l'Equateur tout de même.
- Il y a 4 saisons à Séville, comme dans les autres villes européennes, et elles sont réparties de la même manière. Ainsi, à la fin du mois de novembre, on peut considérer que l'hiver approche.
- Jeudi matin, il faisait 5° (c'est peut-être plus clair comme ça).

Donc, bref, dehors, il commence à faire frais (c'est un euphémisme, mais bon, je voudrais pas avoir l'air de me plaindre). Et dedans ? C'est là que le bât blesse. Parce que vous, amis français, quand vous rentrez chez vous, vous êtes soulagés. Il fait bon, les chauffages tournent, et vous pouvez oublier la température extérieure. A Séville, c'est lorsque l'on rentre chez nous que les vrais problèmes commencent. Parce qu'à Séville, il n'y a pas de chauffage. Les appartements sont conçus pour protéger de la chaleur, c'est gentil, merci. Mais l'hiver, démerde toi. Donc, imaginez vous une nuit durant laquelle il ferait, en gros, 6-7° dehors. Bien. Vous êtes contents que votre chambre soit chauffée ? Ben, moi aussi, ça me plairait assez. Je crois que la dernière fois que j'ai dormi dans un endroit aussi froid que ma chambre, c'était au Népal à 4500m d'altitude (ouais, j'ai fait ça, je sais qu'on dirait pas comme ça). C'était là pour vous donner une idée :


On est assez loin de Séville quand même, à première vue. Là-bas, on ne pouvait pas vraiment prendre de douches. Et bien, ici non plus. Même délire, je vous dis... Je sais pas comment est chauffée l'eau ici Mais ce qui est sur, c'est que depuis que les températures se sont rafraichies, ça chauffe plus des masses. J'avais déjà remarqué, à mon arrivée, que l'eau était bien tiédasse, mais, avec l'aide de ma gentille propriétaire, j'avais appris à remonter la température. Mais c'est du passé tout ça. Maintenant, j'ai beau monter au maximum, rien à faire. Je suis condamnée à me laver à l'eau tiède, voire froide. Ca ne semble poser aucun problème aux espagnols, qui visiblement, aiment prendre des douches froides. Mais, personnellement, je songe de plus en plus à ne plus me laver avant mon retour en France (c'est une blague, détendez-vous). 

Bon, alors, il a fallu mettre en place toute une stratégie pour survivre dans ces conditions (le terme "survivre" est très bien choisi, et n'est pas du tout exagéré).



Ca, c'est ma coloc et moi avant d'aller se coucher








Pour dormir, le but est de n'avoir aucun centimètre carré de peau exposé à l'air libre. J'ai donc appris, en peu de temps, à m'enrouler dans des plaids achetés trois fois rien chez le chinois d'en bas, avant de me glisser sous ma couverture. Ce même plaid m’escorte jusque dans la salle de bain le matin, je m'en recouvre dès que je suis sèche à la sortie de la douche. Je sais pas si vous avez déjà essayé de vous habiller tout en retenant un plaid sur vos épaules, ça requiert une certaine souplesse. Armée immédiatement de mes chaussures (oui, c'est du carrelage en plus par terre...), de mon écharpe, et de mon manteau, je peux finir de me préparer. Finalement, en sortant dehors, on est toujours agréablement surpris, du coup. Alors, voilà, je suis un peu hypocrite, je vous raconte tout ça alors même que l'on vient de sortir un tout petit radiateur perdu dans notre placard. Oui. Un radiateur. Cassé, en plus. Pour quatre. Merci de compatir un peu.

Quelques avantages tout de même à cette situation :

- Le frigo ne nous est plus d'aucune utilité, boum, on va faire des économies d'énergie. Je peux désormais stocker mes bouteilles et autres victuailles dans ma chambre froide (j'ai rédigé tout cet article uniquement pour y placer ce jeu de mot), je les retrouve fraiches lorsque je rentre. Bon bien sur, je n'ai pas entièrement vidé le frigo. Mais, en tout cas, pour les boissons, ça marche très bien !
- On travaille. Déjà, parce qu'on sort moins, errer dans les rues, c'est plus trop notre trip par 5°. Et puis, certains lieux, quand même sont chauffés. Si en septembre on poussait l'absurde jusqu'à prendre le tram pour deux stations pour être au frais, en novembre, on pousse l'absurde jusqu'à aller à la BU pour être au chaud. 

Voilà. Pas d'autres avantages.

Et à part, ça, comment ça va ?

Oh bah ça va plutôt bien, merci.
- J'ai enfin... EU MA BOURSE !!!! Ils sont fous. Ils m'ont donné toute ma bourse. Ne manquent que 20% que je toucherai... au retour en juillet. Ils me connaissent pas bien ces gens là. Pour fêter ça, j'ai acheté des chaussures, elles étaient quasiment gratuites, chez Zara (car Zara est quasiment gratuit ici).
- Mon coloc a sorti la poubelle. Ca mériterait même un article entier ça. Par contre, il s'obstine à ne pas vouloir prononcer plus de 6 mots par jour : "Hola, que tal? Hace muy frio" (Ca veut dire "Salut, ça va ? Il fait très froid). C'est pas comme ça que je vais apprendre l'espagnol...
- Ils ont mis des décos de Noël partout youpi ! Ca ne va pas du tout avec les palmiers, l'ensemble est très spécial, mais bon, pourquoi pas, après tout, ils fêtent Noël aussi.
- J'ai trouvé un calendrier de l'Avent, un vrai, original, pas les merdes des supermarchés avec un dessin des Rois Mages.
- J'ai fini un livre pour mon mémoire. Mon premier. En espagnol. Fière, je suis.
- Hier, je me suis retrouvée à comparer la grammaire française et la grammaire espagnole, entourée... d'espagnols. D'abord, ils m'ont sorti tout ce qu'ils savaient dire en français, à savoir, en gros, "bonjour", "merci", "je m'appelle machin", "putin" et "merde". Ca restera un des meilleurs moments de mon année juste pour leur tête quand je leur ai dit que le subjonctif imparfait ne s'employait quasiment pas en français (il s'utilise énormément en espagnol). "Comment c'est possible ????? Mais comment vous faites ????". Encore aurait-il fallu que nous sussions l'employer....Finalement, l'un d'eux a conclu d'un très réaliste "de toute façon, en français y'a pas de règles, on peut pas l'apprendre".
- J'ai froid.


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