GUESS WHAT??? Je passe mon premier examen du second semestre lundi. Oui, ce lundi dans 3 jours. Du coup, je me suis dit que c'était le moment idéal pour procrastiner. J'en ai fait des choses pour l'occasion :
- J'ai enchainé trois lessives
- J'ai coupé ma frange qui m'arrivait en haut du nez tout de même -j'en avais oublié que j'avais une frange-.
- J'ai regardé tous les matchs de Roland-Garros que je pouvais regarder -en streaming car l'Espagne n'a pas les droits télé, super.... après renseignement, nous aurons droit aux demi et à la finale si au moins un espagnol y est présent (c'est probable, cela dit!!)-.
- J'ai fait la vaisselle. Même celle de mes colocs, c'est dire comme j'ai pas le courage de réviser
- J'ai même trouvé le temps de passer 5h à l’hôpital après une mauvaise chute (pour au final, qu'on me dise "non c'est rien", je me plains pas, hein, mais tant qu'à faire... autant me mettre un plâtre après m'avoir tant fait patienter).
BREF. Cela dit, nous voilà à 3jours de l'examen, et je n'ai plus rien à faire, donc j'ai décidé de penser pour ne surtout pas travailler. Et, du coup, de penser à voix haute, donc vous serez les témoins privilégiés de ma réflexion. LUCKY PEOPLE! Comme dirait Manau (mais si, "la tribu de Dana", toussa toussa), "j'étais seule sur mon lit en train de réfléchir en train d'imaginer ce que serait mon avenir quand j'ai décidé de stopper mes délires, ma réalité c'était de me mettre à écrire" (à peu près). Alors, j'ai eu plein d'idées d'articles, vraiment plein :
- Mon petit feuillet touristique sur l'Andalousie, mais ça prend du temps
- Un debrief des élections européennes, mais ça soulerait tout le monde
- Un petit résumé de "comment on fait pour apprendre l'espagnol" mais, honnêtement, la réalité, c'est que je l'ai surtout appris en regardant la télé et en lisant Cosmo -oui, d'accord, en parlant avec les gens aussi, j'ai appris toutes sortes de phrases que l'on n'apprend pas à l'école-.
- Un article déprimant pour vous dire que je pars bientôt, mais si je commence, je vous en fais un tous les jours comme ça.
BREF. Donc, je vais faire un mélange de tout ça. Mais, quand même, je voudrais commencer en vous parlant de l'Europe. J'ai pas pensé à changer mon inscription sur les listes électorales, mea culpa, c'est un peu de ma faute tout ça, je n'ai pas voté. Mais quand même, je ne vous remercie pas non plus. Voilà une semaine que tous les étrangers croisant ma route me disent la même chose : "ah ah Marie, El Frente Nacional, bravo bravo....". Voilà, méga honte sur nous, je vous raconte pas. D'ailleurs, c'est ce que je leur réponds. Je m'excuse presque : "oui, c'est nul ce qu'on a fait, désolée." Parce que vous voulez leur dire quoi à ces pauvres espagnols ? "Vous comprenez, avec le gouvernement qu'on a", mais faut voir le leur... "C'est qu'on galère en France, faut comprendre ça", et eux, donc... Au passage, je me suis fait littéralement engueulée par mon coloc après avoir comparé une enième fois les prix français et espagnol, ça ressemblait à quelque chose du genre "Franchement Marie, maintenant tu arrêtes, tu te rends pas compte". Non, je me rendais pas compte, en effet. Je voudrais pas faire la morale, mais le taux de chômage en Espagne est quand même de 25%, il passe à 50% chez les moins de 25 ans. Ca calme, voila. Et puis moi, cette Europe, je l'aime plutôt. J'y connais pas grand chose. Je ne pense, égoïstement, qu'avec mon vécu. Mais il se trouve que tout cela se produit alors que je suis justement en Erasmus, un programme de mobilité EUROPEENNE, un programme crée pour que les jeunes voyagent à travers l'Europe, découvrent l'Europe, vivent l'Europe. En Espagne, je parle de la France, et je découvre des tas d'autres pays européens que je raconterai dès mon retour chez moi. J'importerai l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni et tant d'autres. Il n'y avait pas de frontières cette année autour de moi, pas de pays. Tous ces gens dont je ne parlais pas la langue, j'ai pourtant communiqué avec eux, chacun, nous avons appris l'espagnol puisque c'est là que nous avions décider de passer un an, tout comme nous aurions pu apprendre l'italien ou le finnois. Ce que je veux dire, c'est que l'Europe, pour moi, c'est pas les députés, c'est pas Strasbourg ni Bruxelles ; l'Europe, c'est tous mes amis et puis c'est un peu moi aussi. Vous m'avez énervée, franchement. Vous m'avez rendu un peu triste aussi... je lui dis quoi à ma coloc turque qui commente les résultats français en regardant les infos d'un "oh, c'est pas bon pour nous ça" ?....
Bon, à part ça, je peux pas m'en empêcher de vous en parler, ça sent quand même le sapin par ici...On a tous nos billets d'avion ça y est. Les deux questions récurrentes en ce moment sont "tu pars quand ?" et "tu fais quoi l'an prochain?". Ce qui est fou, c'est que je n'ai jamais entendu personne répondre "bah je continue ma petite vie pépére", ni même, "je retourne dans ma fac puis c'est reparti". Tous les gens avec qui je discute vont changer, soit de filière, soit de ville, soit éventuellement de pays. Je ne connais personne qui s'apprête à reprendre son siège dans un amphi dans lequel il avait passé les 3 années pré-Erasmus, personne. Nos projets seront plus ou moins réalisables, mais tous, nous sentons que quelque chose à un peu changé tout de même. Rentrer en France, en soi, ça n'est pas si grave, ça faisait partie du contrat. Je suis sans doute un peu dans le déni, voila pourquoi je répète en permanence "non mais moi je reste" alors que je sais très bien que je ne reviendrai que par moments, le temps d'avancer mon mémoire. Etre en France ne me gêne pas. Mais, être en France, au même endroit qu'avant, comme avant, c'est plus compliqué, je ne saurais pas dire pourquoi. Et c'est visiblement le cas de tout le monde. Donc voilà, juin commence dimanche et verra les premiers départs. On va en entendre des valises passer dans la rue. Je crois que le chauffeur du bus de l'aéroport n'a pas fini de sourire à ces pauvres jeunes en larmes -faut pas croire qu'on va partir la fleur au fusil, hein-. Je pars le 6 juillet. On pourrait penser que j'ai le temps, mais mon dernier examen est le 3. Donc, au final... On savait très bien qu'on avait le droit de profiter jusqu'aux examens. Que ce serait la dernière chose que l'on aurait à faire avant de partir. Et nous y voila...
En attendant, je vais à la plage. Ce week-end, tutafé, alors que j'ai un examen à réviser, tutafé. Mais on a été invités, des amis et moi, à un week end plage, on n'allait pas refuser, d'autant plus qu'une de mes amies du 1er semestre revient d'Allemagne et reste jusqu'à mardi. C'est magnifique. Ensuite, on arrêtera de se promener comme ça. Et il faudra songer à trier tout ce bazar accumulé dans la chambre, à valider ses examens, et à aller acheter deux autres valises chez le chinois, parce que là, clairement, niveau bagages, je suis dans la merde!! D'ici là, bisous bisous. Je serai de retour dès qu'il faudra que je procrastine à nouveau.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire