jeudi 24 avril 2014

A la découverte de l'Espagne.

Je viens de passer dix jours qui m'ont prouvé qu'Erasmus, ça vous changeait n'importe qui. Une preuve ? Oui, tout de suite... Avant, ma passion dans la vie, c'était mon lit. Mon paradis, c'était ma chambre. Partir à l'aventure, pour moi, ça signifiait aller cueillir de la ciboulette dans le jardin. J'avais un peu dépassé ce stade en partant faire mes études à Paris, mais finalement, à peine, et je répétais à qui voulait l'entendre qu'on n'était jamais aussi bien que chez soi. Et puis, je suis partie vivre dans un autre pays. J'ai fait le tour de Séville dix fois, cent fois. Et j'ai voulu voir plus loin... Grenade. Cadiz. Cordoue. Malaga. Lisbonne. Madrid. Je les ai enchainés. Et plus je faisais ma valise, plus je voulais repartir. Continuer à découvrir l'Espagne. Puisque, au fond, c'est pour ça que je suis là. Je veux me rappeler de mon Erasmus en me disant que j'en ai pris plein les yeux. J'ai tant voyagé que j'ai vite abandonné l'idée de vous raconter chaque ville, l'une après l'autre... J'attends ma dernière virée andalouse (Jérez-Gibraltar-Ronda) sur un week end de mai pour faire un article récapitulatif de l'Andalousie, cette région que j'aime décidément tant. Mais, il se trouve que je reviens de dix jours de vacances durant lesquelles je me suis aventurée ailleurs en Espagne. En effet, du 13 au 20 avril se déroulait la Semaine Sainte, c'est le genre de chose avec lesquelles on déconne pas en Espagne, et surtout dans la moitié sud. Pour autant que je respecte les croyances de chacun -et que j'ai même pris plaisir a assister à un bout de messe, et à admirer une procession-, la résurrection reste cependant quelque chose qui ne me fait que peu frétiller, donc j'ai décidé de profiter de toutes ces journées libres pour aller voir ailleurs. Oui, petit détail, car visiblement, ça a échappé beaucoup : je ne suis pas en vacances tout le temps.





On m'a récemment envoyé un message terminant par "profite bien de tes dernières semaines de vacances". Non, non, non. Mise au clair : vous êtes mignons, mais des vacances, on en a même moins qu'en France. 2 semaines pour Noël, 1 semaine pour la Semaine Sainte, 1 semaine pour la Féria (deux semaines après la Semaine Sainte). Ya esta. Basta. C'est tout. Etant en France à Noël, et voulant rester à Séville durant la Féria, je n'avais donc que cette fameuse semaine d'avril pour partir plus longtemps. J'avais prévu de partir quelques jours avec ma coloc et une copine française, Erasmus également, au soleil pour ne rien faire. La destination la moins chère étant Majorque, on a opté pour cela, et un ami de ma coloc nous y a rejoint. Ensuite, je me retrouvais avec 6 jours à occuper, seule cette fois. J'ai failli décider de les passer à Séville, et finalement, j'ai fait quelque chose dont je ne me serais jamais sentie capable plus tôt : je suis partie. Seule. A l'aventure. En ne réservant transports et hôtels qu'au dernier moment. Le jour où j'ai quitté mon appart, je ne savais pas quand je reviendrai, comment, et d'où. J'avais dans l'idée de rentrer à Séville en bus et covoiturage en longeant la Méditerranée et en m'arrêtant à Valence, Alicante, et Murcia.

Ah! Je vous ressors ma super carte, je sais qu'elle est tellement belle, on va pas s'en priver!!




Finalement, le vol Palma-Valencia était hors de prix. J'ai envisagé un instant le bateau, mais il y en avait pour 7h, et c'était pas moins cher. Quand soudain, quelle ne fut pas ma surprise en apercevant un vol Palma-Barcelone pour 20€ ! Je l'ai donc réservé, en me disant qu'à Barcelone, j'étais sur la terre ferme (à Majorque aussi, mais on se comprend), et qu'on verrait bien ensuite. Je connaissais déjà, donc je ne voulais pas y "perdre" trop de temps, puisque je voulais par contre vraiment connaitre Valence. J'y suis donc restée 48h avant de descendre en bus à Valence, d'où j'ai fini par prendre un TGV qui m'a ramenée à Séville puisque, les vacances et le budget n'étant pas extensibles, j'ai finalement du renoncer à Alicante et Murcie. Ca sera pour plus tard. Donc, au final, j'ai fait ça :




Et comme je pense à tout, vous avez donc les trajets en avion en rouge, le trajet en bus en bleu, et le trajet en AVE (le TGV espagnol) en orange.

Majorque

Je suis donc arrivée au Baléares le jeudi soir, avec ma coloc, et on a retrouvé son ami là bas. Notre amie française est arrivée le lendemain. On y a passé 4 jours, à admirer la mer. Les plages y sont sublimes et la mer d'un bleu incroyable. Le samedi, on avait loué une voiture pour visiter quelques coins de l'île -qui est bien plus grande qu'il n'y parait en réalité-, qui nous avaient été recommandés par nos hoôôtes (j'aime bien cet accent, il existe qu'en français, on s'en rend pas compte avant d'apprendre une autre langue! bref!). Devinez qui conduisait la voiture ? EEEEHHH OUUUUII! Et on n'est pas morts! Parce que je conduis bien. On a donc visité Pollença, le Cap Formentor, Soller et Valdemossa, toutes situées dans la partie ouest de l'île, c'est à dire la partie montagneuse, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO s'il vous plait. Partout, des petits villages tout mignons, et puis la mer, à perte de vue... Sinon, quand je conduisais pas, j'étais à la plage. D'ailleurs, j'ai déjà la trace de mon maillot de bain, alors qu'on est qu'en avril mouhahahaha!

Cala Contessa

Cathédrale de Palma

Palma

Cap Formentor

Sóller

Valdemossa

Plage d'Illes

Barcelone

Le mardi, je me suis donc retrouvée comme une idiote, sans mes amis. Le hasard faisait drôlement bien les choses, en général (assez souvent, quand même!!!), il s'est trouvé qu'une fille de mon cours d'espagnol avait prévu de visiter Barcelone et Valence plus ou moins aux mêmes dates que moi. On a donc pu faire quelques expéditions ensemble. Je connaissais donc déjà Barcelone, malgré tout, il me restait des choses à voir, je comptais notamment rentrer dans la Sagrada Familia cette fois, même si ça a presque impliqué de casser mon PEL. Cette fois, j'ai abordé la ville avec un regard différent. Jusqu'à septembre, c'était le seul endroit que je connaissais en Espagne. Maintenant, je peux dire que je ne connaissais pas l'Espagne, car, désolée, Barcelone, c'est pas l'Espagne. C'est bien, je ne dis pas le contraire, j'aime beaucoup cette ville. Mais les catalans tiennent à montrer leur différence, et ils y parviennent. L'ambiance est clairement différente de celle de Madrid, et encore plus de celle de l'Andalousie. Je suis donc restée près de 48h, j'ai visité le Park Guell et ses célebres bancs de céramique, (re)visité le musée Picasso, (re)marché sur la Rambla. Je me suis beaucoup déplacée à pied pour voir au détour d'une rue l'architecture de Gaudi ou rentrer dans les marchés couverts. J'ai par ailleurs vécu l'un des meilleurs moments de mon Erasmus devant un match de foot (qui l'eut cru ?), puisqu'il se trouvait que la finale de la Copa del Rey (comme la coupe de France mais pas en France) se jouait ces jours-ci entre le Barça et le Réal Madrid (c'est leur PSG-OM, en plus violent encore, je dirais...). Barcelone a perdu, mais l'ambiance était incroyable, même si à la 90e minute, le bar s'est vidé en 30 secondes. Moi je m'en foutais de qui gagnait (mon coloc non, quand je lui ai raconté ça, lui fidèle supporter de Madrid, s'est levé d'un bond en hurlant "ah j'aurais payé pour voir leurs têtes PAAAAYYYYEEEE AAAAAAAAAAAAAAAAAHAHAHAHAH" tout va bien, il est juste nerveux). Bon, ceci étant fait, j'ai quitté la Catalogne.

Et oui, je sais aussi faire les panoramas! (cliquez pour agrandir)

Park Guell

Mercado San Joseph

Monument à Christophe Colomb

Port de Barcelone

Sagrada Familia

Pareil, mais dedans.





Valencia

Et puis donc, Valence. On en a déjà parlé, pour la paella. J'ai fait le trajet depuis Barcelone en bus, c'est un moyen de transport bien plus utilisé en Espagne, car peu cher, et vous n'êtes pas sans sans savoir que par rapport aux espagnols, les français sont millionnaires. Clairement, le train est ici un luxe que beaucoup ne peuvent plus s'offrir, bien qu'il ne soit pas plus cher qu'en France, en général (à part quand des promos passent subtilement, comme ça a été le cas pour mon retour à Séville, qui font qu'on peut en effet se permettre de ne pas mettre 10h à traverser le pays). Le trajet en bus durait donc, dans mon cas, 3h30 environ. Je suis donc arrivée à Valence en fin de journée, le jeudi, et j'y suis restée jusqu'au dimanche matin. Mon amie (brésilienne) de mon cours d'espagnol m'y a donc, à nouveau, rejoint. J'ai adoré cette ville. Son centre historique présente beaucoup de monuments intéressants et charmants, mais dès que vous vous éloignez, vous arrivez à la cité des sciences et des arts (dont vous avec sans doute déjà tous vu des photos) : un immense complexe inauguré en 1998, regroupant un musée d'art, un musée des sciences, des salles de projections, et le plus grand aquarium d'Europe. O  a passé pas moins de 5h là bas, en ne voyant qu'1/4 de l'ensemble... Dans le centre de Valence, j'ai visité les nombreux jardins -un fleuve traversait la ville mais fut dévié, et un immense parc de 7km de long fut construit dans son lit-, le musée des beaux arts, la Cathédrale, le Mercado Central, et une église dans laquelle je suis arrivée au beau milieu de la messe du Samedi Saint. J'ai également croisé une procession religieuse, c'est presque émouvant tant c'est solennel. Le soir, le mieux est de manger une paella sur le Paseo Maritima, en bordure de la mer. Enfin, j'ai visité les Arènes, qui présentent l'avantage, comme à Madrid mais contrairement à Séville, de permettre l'accès au ruedo, c'est à dire à la piste. Plus de débats autour de la corrida, lorsque l'on se retrouve tout seul là dedans, on se sent si petit... J'aurais voulu profiter plus de la plage, mais il y avait un vent de gueux mes amis! A Valence, tout comme à Barcelone, on ne parle pas uniquement le castillan, puisqu'ici, les gens parlent également le valencien (qui n'est pas du catalan, attention, mucho attention à ce qu'on dit...). Cependant, il est frappant de voir que, plus on revient vers le sud, plus l'atmosphère est semblable à ce que je connais (et aime!!) en Andalousie.

Hotel de Ville de Valence

Plaza deToros

Id.

Cité des arts et des sciences

Id.

Un Hippocampe

Valence d'en haut

Pont des fleurs

Paseo Maritimo

Cathédrale
Et puis, j'ai pris le train, et je suis rentrée. Je suis arrivée à Séville où j'ai retrouvé mon appartement avec la fenêtre grande ouverte alors qu'ils étaient tous en vacances. Pas grave, je les aime bien quand même. Et, vraiment, en plus, ça doit être la fin qui approche qui me rend mielleuse. Mais je les aime bien, mes colocs.

Et puis, sinon...

Sinon, j'ai enfin eu mon directeur de recherche au téléphone. Il trouve mon sujet génial, ça tombe bien, moi aussi! Le seul truc qui n'était pas prévu, c'est qu'il veut que je le termine ce mémoire, et donc que je passe une année supplémentaire à Nanterre. Mais, il me propose de passer quelques semaines de nouveau en Andalousie pour terminer mes recherches.... comment refuser ?

Sinon, y'a pas longtemps, c'était mon anniversaire. On me l'a souhaité en espagnol. En français, avec des fautes. Et en turc. C'était joli.

Demain, j'arrive en France. Pour 4 jours. Ca va être bien. Mais c'est bizarre, j'ai l'impression d'être revenue en Espagne hier, mais non. J'ai un grand projet pour l'occasion : manger du pain.
Bisous bisous.

mercredi 2 avril 2014

Buen Provecho!!

2 articles en une semaine... Il va neiger à Séville si je continue comme ça (ce qui serait une première depuis le Paléolithique moyen). Mais depuis que j'ai écrit que j'allais faire un article sur la cuisine locale, ça me fait frétiller les papilles. Du coup, j'ai réuni mon comité de rédaction composé de moi-même pour me lancer dans ce chantier de grande envergure. Car, on ne plaisante pas avec la cuisine. Surtout quand on est française. Et surtout en Espagne. Donc, une française en Espagne, je ne vous raconte pas l'importance que prend le sujet.  Alors, petit test : si je vous dis "spécialité locale", je suis sure, que dans la seconde, vous me sortez le trio incontournable : paëlla-tortilla-sangria. 

Alors, oui, bien sur, vous avez raison. Ce sont les classiques. Sauf que c'est comme arriver à Marseille et demander une bonne tranche de pain aux rillettes "parce que c'est local". Vous en trouverez. Mais ils se foutront bien de vous. Mon petit trio PTS, il est espagnol, mais pas de toute l'Espagne, et surtout pas de Séville. Mais c'est pas grave, va, je vous raconte quand même.

La tortilla de patatas

 


Alors, attention, très attention, mucho attention, s'il vous plait !! En Espagne, on peut se contenter de dire "tortilla", mais dans le langage commun, on précise "de patatas" parce qu'en vrai, une tortilla, c'est les galettes de maïs qu'on utilise quand on veut se faire un plateau-télé mexicain (et accessoirement, base de l'alimentation quotidienne de mon coloc). Rien à voir. Alors, la tortilla de patatas, c'est donc l'équivalent d'une omelette, sauf que comme son nom l'indique, on la bourre de pommes de terre, et on n'hésite pas non plus à mettre la dose d'oignons. Parfois, on ajoute du jambon. Elle est bien plus épaisse, du coup, qu'une simple omelette. En générale, elle ruisselle de gras (MIAM MIAM), on la coupe en petites parts individuelles, et là, il se peut que les choses prennent un tournant inattendu puisque ces gens là adorent bourrer leur part dans une tranche de pain -évidemment, mauvaise-, pour se faire un sandwich à la tortilla. Ce concept m'échappe un peu. A noter qu'on peut très bien faire une tortilla sans patates, dans ce cas, on ne l'appelle évidemment pas "tortilla de patatas" mais... "tortilla francesa". Ben oui.

La Paëlla






Exemple typique du plat qu'on croit que c'est méga espagnol, et qu'on va pouvoir en profiter de Saint-Jacques de Compostelle à Grenade en passant par Tolède. Non. Enfin si, maintenant, dans les restaurants touristiques, ça s'appelle la mondialisation. Mais la paëlla, ça vient de Valence, et basta (Valence en Espagne, hein, je ne doute pas du potentiel culinaire de la Drome, mais bon...). Elle se compose de riz jaune, dont la couleur est obtenue grâce à l'utilisation d'un colorant de safran. Ensuite, on y ajoute toutes sortes de truc : de la viande, des légumes et quelques fruits de mer. On presse un citron sur le tout, et c'est prêêêêttt !!! (J'imagine que c'est en fait un peu plus compliqué que ça, mais je n'ai jamais tenté).

La Sangria





Incitation à la débauche. Bon, c'est tout bête, vous versez des litres de vin rouge, vous balancez des fruits, des agrumes, surtout, mais un peu de tout ce que vous avez sous la main, vous attendez un peu, mais pas trop longtemps, vous rajoutez encore un peu d'alcool, vous mettez une paille et vous buvez jusqu'à plus soif. C'est tout bête, c'est tout bon, ça rend la vie belle.

Mais à part ça, en Andalousie, on mange plein d'autres choses aussi bonnes, voire meilleures. Le best, le number one, c'est...

Le salmorejo





Puf, j'en ai le ventre qui gargouille. Le salmorejo vient de Cordoue (ironie de l'histoire, c'est là bas que j'ai mangé le plus mauvais, mais c'était uniquement du à la grande abondance de sel, car la texture était juste parfaite). Il s'agit, en gros, pour vous simplifier l'histoire, d'un gazpacho épais, épaisseur obtenue par de la mie de pain. Il faut donc la mixer avec de la tomate, de l'huile d'olive, éventuellement du vinaigre, de l'ail, bref, faire un assaisonnement quoi.On y ajoute sur le dessus des petits morceaux de jambon serrano (on y revient), d'oeufs durs, et parfois des miettes de thon (ça, c'est pour le meilleur que j'ai mangé). C'est un peu quitte ou double, et croyez moi, je suis devenu experte ès salmorejo, je le teste dès que j'entre dans un nouveau restaurant. Tout dépend de la texture, il faut qu'il soit bien crémeux et velouté. L'assaisonnement peut être plus ou moins réussi. Quoi qu'il en soit, ça cale bien! Et c'est bon!

Le Jambon Serrano




Bon, bah c'est du jambon, quoi. Il se mange dans toute l'Espagne, mais il est principalement produit en Andalousie. A distinguer du jambon ibérique, qui provient du porc ibérique (ils se foulent pas sur les appellations...), le jambon serrano est produit à partir de porc blanc. C'est une institution ici. Impossible d'aller au supermarché sans se coltiner l'allée de jambons suspendus.  J'ai donc pris l'habitude d'acheter mon fromage en bloquant ma respiration (les deux rayons sont en face, et je suis désolée, mais l'odeur, c'est pas possible). Ca coute une fortune, en général, ça fait office de lot de tombola. 

Aceite de oliva et Aceitunas



On arrête de plaisanter, sujet sérieux : les olives, et l'huile qui en est issu. Vous savez tous ce que c'est, donc on passe rapidement (j'ai l'impression d'être prof, parfois...). Ca n'est pas un plat, ça n'est même plus une institution, c'est une RELIGION. Les olives sont très fréquemment servies gratos au resto avec l'apéro. Quant à l'huile, comment vous dire ? Il y en a partout, dans chaque plat, même quand vous ne le soupçonnez pas, l'huile d'olive est là. C'est un peu le concours à celui qui videra sa bouteille d'huile d'olive le plus rapidement possible...

Le Tinto de Verano





C'est mon autre dieu (je suis polythéiste, c'est pour ça). Techniquement, ça veut dire "vin d'été", mais chez moi, ça veut dire "vin de toute l'année" ou bien simplement "eau". Ca se boit comme tel, c'est un piège. J'ai découvert ça une semaine après mon arrivée environ (et c'est déjà bien tard), après justement avoir demandé un sangria à un serveur qui m'a ri au nez en me répondant "je t'amène un tinto de verano". OK. Car, dans les faits, on peut considérer ça comme une sorte de sangria pétillante, en vérité, il y a quelques différences. Le tinto se traduit par "vin rouge" (et donc, en toute logique, "vin rouge" se dit "tinto", arrêtez donc tous avec vos "vino rojo"). On remplit donc le verre à moitié de vin rouge, et on complète par une boisson pétillante type Fanta Citron, Limonade ou Fanta Orange, le tout, sur un gratte-ciel de glaçons. Une petite rondelle de citron et c'est parti. C'est tellement répandu qu'il en existe du tout prêt ici, mais rien ne vaut celui préparé devant vous. C'est une boisson miracle, celle qui m'a fait aimer le vin rouge, celle qui a fait aimer l'alcool à ceux qui ne l'aimaient pas. Et ça doit pas être bien sorcier à reproduire, essayez donc!


Vamos de tapas!


Tout ce dont j'ai parlé ici peuvent se manger sous la forme de tapas, en Espagne, tout est un tapas, il y a toujours une bonne raison de sortir manger des tapas, parce que c'est la vie tout simplement. Il y en a à foison, donc, je vais me contenter de réciter ceux que je connais, et que j'aime.
- Le Solomillo : c'est une pièce de viande, le filet je crois, qui se consomme avec toutes sortes d'assaisonnements : au salmorejo, au roquefort, aux amandes, au whisky et j'en passe.
- Les Berenjenas : ce sont les aubergines, qui sont en général cuisinées frites, arrosées de salmorejo (décidemment), ou de miel.
- Pimientos Aliñados : les poivrons marinés, rien d'original, mais tellement bons.
- Las Croquetas : ce sont des croquettes panées, à la préparation classique, que l'on garnit, le plus souvent, de champignons, de jambon, d'épinards ou de crevettes.
- Ensalada de Gambas : c'est une salade de crevettes, tout ce qu'il y a de plus banal, mais, quand je mange celle de la Casa Paco (ah, la Casa Paco de l'Alameda...), je meurs de bonheur, voilà.
- Las Papas : ce sont des pommes de terres, accompagnées soit de Sauce Brava (ça pique!!) soit de sauve Ali-Oli.
- El Queso de Oveja : il s'agit de fromage de brebis, c'est l'un des plus répandus, c'est très fort en gout, mais drôlement bon. De toute façon, face au manque de reblochon, je prends tout ce qu'on me donne.

Voilà, j'en ai sans doute oublié des dizaines, mais c'est juste impossible de faire une liste exhaustive. Maintenant, j'ai sacrément faim, c'est malin. Heureusement, il est 14h, c'est (pas tout à fait mais bientôt) l'heure de manger. Buen Provecho!! (et non pas "Buen Apetito", cette langue comporte quelques pièges).